Articles de Avril 2004

Le Coliséum a eu sa finale. Et remporté la palme du public le plus bruyant, le plus fervent de France. Pôle Sud a donc la sienne de finale. Ultime, décisive. Suspense garanti, sueurs froides prévues sur le coup (de crosse) de 19 h 15. Avec 3500 supporters qui devront pousser leurs favoris vers un renversement total de tendance, pour éviter que cette splendide année ne reste pas celle "des deux finales perdues", un peu comme les rugbymen de Bourgoin en 97 qui avaient trébuché à l'ultime stade du championnat, de la coupe et du challenge européen. Pour que "saison" ne rime pas avec "frustration". Pour réussir dans cette entreprise, Grenoble doit "lâcher les chevaux" selon une expression très chère aux Brûleurs de loups. En auront-ils assez dans le moteur ? A voir. Mais les rentrées attendues de Tartari sur le premier bloc, Agnel glissant sur le troisième, devraient contribuer à stabiliser une équipe dont le talon d'Achille est bien ce troisième bloc au sein duquel Deschaume doit parfois singulièrement s'ennuyer. Autre écueil, surmonter la déception de ce match perdu que les Grenoblois voulaient à tout prix remporter. Benoît Bachelet : "Ben voilà, notre deuxième chance arrive, ça va se régler ce soir.

Et si Amiens a un petit joker, le match à ne pas perdre se jouera sur notre glace. Nous n'avons pas eu l'opportunisme nécessaire chez eux, et eux marquent un but sur une sortie de prison heureuse". Chauvel venait à peine de sortir de geôle que Perez le lançait effectivement dans le dos de la défense. Quant au second, l'exploit de Rozenthal est une ôde au beau jeu à lui seul. "Nous devrons sans doute jouer plus en avançant", poursuit le capitaine grenoblois. Forcer le destin et fracturant la serrure de la défense amiénoise, presser Amiens pour empêcher ses sorties de zone souvent fracassantes et ôter des esprits cette inhibition qui paraissait habiter les Brûleurs de loups d'entrée de match, comme face à Rouen en finale de la coupe. "Je n'ai pas eu cette impression, tempère pourtant Bachelet, On reste vraiment confiant, en sachant quelles erreurs ne pas commettre, surtout en début de match. Mais on est chez nous maintenant". 60 minutes pour survivre puis quelques autres pour empocher la coupe Magnus. Une rengaine évidemment plus difficile à réaliser qu'à écrire. Mais la condition sine qua non pour un fait d'arme majeur de l'histoire du sport grenoblois. "Il n'y a pas d'état d'âme à avoir", prévient Guennelon. "L'envie de gagner, elle est pleine et entière" assurait le président isérois Jean-Luc Blache pour sa première finale de championnat, sans s'aventurer sur le côté sportif du débat. Débats qu'on espère haut perchés sur l'échelle de l'adrénaline, à tout le moins aussi ouverts et propres que mercredi. Ils seront plusieurs Grenoblois à entretenir un sentiment de revanche, sur leur propre jeu d'abord – et la troisième ligne décriée est loin d'être la seule en cause- et en référence ensuite à cette confrontation initiale où Grenoble a été dominé comme jamais cette saison. Chaque palet vaudra de l'or, chaque engagement ressemblera à un combat de tranchées pour glaner un mètre de terrain supplémentaire, chaque arrêt de gardien fera passer des frissons dans les rangs des supporters des deux camps.

Le grand soir est arrivé. Et pour que la nuit soit blanche et belle, les étoiles grenobloises devront briller comme jamais. L'horizon n'a jamais été aussi proche. A 60 minutes et des poussières. Sauf si Amiens fait le ménage avant.

Les équipes

Grenoble. Gardiens: (31) Rolland, Rempl. (35) F.Agnel. Défenseurs: (5) Amar - (23) S. Bachelet, (28) Holopaïnen - (52) Saarinen, (29) Fougère - (11) Gachet, (7) Millerioux, (27) Bayon. attaquants: (73) Tartari - (39) Forsell - (71)Podlaha, (22) Kaartinen - (70) Tuominen - (46) B. Bachelet (cap)., (8) B.Agnel - (4) Deschaume - (17) Shevelev, (84) Papa - (21) De Murcia - (20) R. Bachelet. Entraîneur : Gérald Guennelon.

Amiens. Gardiens: (31) Mindjimba, rempl. (37) Plumejeau. Défenseurs: (15) Bachet – (7) F.Brodin., (18) Hennebert, (26) Jestin - (64) Perez, (3) Mazzone – (28) Hamalainen, (2) Leroy. Attaquants: (11) Rozenthal - (13) Zwikel - (17) Lefranc, (16) B Chauvel - (74) Gras - (24) L. Chauvel, (9) Marcos - (10) Mortas - (6) Petit, (14) Hecquefeuille - (20) Aimonetto - (34) M.Brodin. Entraîneur : Antoine Richer