Articles de Avril 2004

Vice-champion d'Espagne et vainqueur de la Coupe du Roi : voilà ce qui pourrait très bien être le palmarès du grand Real Madrid de Zidane et Ronaldo en cette fin de saison 2004. Pourtant, il ne s'agit là « que » de hockey sur glace et des résultats enregistrés cette année par le Puigcerdà HC. Un club dont un certain Marius Konstantinidis s'est emparé des rênes depuis quelques mois. L'été dernier, l'ancien joueur et entraîneur des Scorpions mulhousiens a, en effet, posé ses valises au pied des Pyrénées espagnoles, dans une sympathique bourgade de 6.000 habitants. Un nouveau décor pour un grand saut dans l'inconnu. « Après mon année à Gap, j'ai eu quelques contacts avec un club de la région parisienne mais les choses ont traîné, se souvient-il. Le président de Puigcerdà, Miguel Carnicero, m'a contacté. Je me suis jeté à l'eau sans savoir ce qui m'attendait ». Le premier mois fut, donc, celui d'une douloureuse prise de température. Alors qu'il pensait mener un groupe professionnel, Konstantinidis découvre que la moitié de son effectif exerce un emploi en dehors du hockey. Les retards à l'entraînement sont fréquents et les premières colères ne tardent pas à résonner dans la petite patinoire espagnole. « Puis j'ai fini par comprendre que je devais tolérer certaines choses », poursuit-il.

« Jouez pour les Catalans ! »

Pour discipliner ses joueurs sur et en dehors de la glace, la « méthode Konstantinidis » se résume en deux mots : « travail et rigueur ». Car, son premier défi était bien là. « Je devais apprendre à connaître chaque joueur pour gagner et bâtir une véritable équipe concentrée pendant 60 minutes ». Indisciplinés et pas toujours bien motivés, les hockeyeurs de Puigcerdà ont appris à vivre ensemble, à jouer avec solidarité. « Mais il faut sans cesse les encourager, renchérit l'entraîneur. J'ai dû saisir tous les prétextes pour les pousser à se dépasser. Une fois, j'ai hurlé : ce soir, vous jouez pour les Catalans ». Devant un millier d'aficionados à domicile, il est, en effet, hors de question de baisser les bras. Par petites touches, le Slovaque a également transmis son expérience de redoutable buteur. « Sur le banc, je continue de raisonner comme si j'étais sur la glace. Je cherche toujours à aller de l'avant pour marquer des buts », analyse-t-il.

Le titre en 2005

Au terme d'une saison « d'apprentissage et d'initiation » au championnat espagnol - qui ne compte que six équipes -, Konstantinidis a déjà le regard tourné vers l'avenir. « Puigcerdà a le potentiel d'une équipe de Nationale 1 française, indique-t-il en dévoilant ses idées pour la saison 2004-2005. Je voudrais engager des joueurs plus agressifs, capables d'aller chercher le palet dans les coins ». L'intégration des jeunes fait « aussi partie de ses plans ». A l'aise dans son nouvel environnement, apprécié pour ses compétences et son envie de tirer le club vers le haut, Marius Konstantinidis n'oublie cependant pas ses années passées en France. « Ici, la mentalité n'est pas la même. Les hockeyeurs ne restent pas ensemble après le match », regrette-t-il. « Un véritable esprit d'équipe », voilà ce qu'il voudrait précisément apporter à Puigcerdà. Pour le moment, Konstantinidis savoure sa victoire en Coupe d'Espagne 3 buts à 2 face au Jaca, « la meilleure équipe de la ligue », et annonce déjà la couleur pour la saison prochaine. « Avec l'expérience acquise, mon nouvel objectif est d'être champion dès l'an prochain ».