Articles de Avril 2004

- Julien, pourquoi avoir fait ce choix ?

« C'est simplement une sensation personnelle. Le ressort s'est cassé. La vie de hockeyeur professionnel n'est plus celle que je souhaite mener. »

- Depuis quand avez-vous pris cette décision ?

« Il n'y a pas de date précise mais il y a déjà un petit moment ».

- Avez-vous pensé faire machine arrière ?

« Toute l'année, c'était un coup en haut, un coup en bas. Parfois, j'étais content de mon match comme après Mulhouse (victoire 5-3), et je me disais c'est vraiment bien le hockey, c'est ce que j'aime faire. J'avais alors une pêche terrible. En revanche, après les défaites ou quand je jouais mal, je pensais tout arrêter sans attendre. j'étais affecté par tous les petits détails. Mais, sportivement d'une manière générale, j'avais vraiment l'impression de ne plus rien apporter. Je ne me sentais plus du tout la légitimité d'être capitaine. Quand on fait un mauvais premier tiers, son rôle l'amène souvent à pousser un coup de gueule. Or, quand tu as le sentiment d'avoir été le plus nul de tous, que veux-tu dire ? Je ne pouvais plus l'ouvrir. Même si mes coéquipiers ne m'ont jamais fait de remarque, ma position devenait difficile à supporter ».

- Une éventuelle lassitude a-t-elle favorisé cette décision ?

« Non. J'étais toujours content d'aller aux entraînements. Au con-traire, le hockey va me manquer ! Certains samedi soir, ça va me faire bizarre. Ceci dit, je rechausserai les patins avec plaisir en loisir ».

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- Sur l'ensemble de votre parcours, avez-vous des regrets ?

« Jamais de la vie je ne me plaindrai d'avoir eu une vie de sportif professionnel. On est payé pour faire ce qu'on aime. Ca prend du temps mais voilà. Partir avec l'équipe était à chaque fois un vrai bonheur. Ce n'est pas la façon dont la vie de hockeyeur se déroulait qui me dérangeait mais je sentais que j'avais besoin de faire quelque d'autre de plus concret. Quand on fait du sport, on ne construit rien. Aujourd'hui, je pense rentrer dans la vraie vie active. Se lever à 6 heures du matin si je vais bosser à Paris, ce sera toujours moins sympa que quand je me levais à la même heure pour aller jouer à Anglet devant 1000 personnes. Mais, au moins j'aurai l'impression de faire quelque chose de véritablement utile ».

- Aujourd'hui, quels sont vos projets ?

« Je suis encore salarié du club pendant trois mois et demi. Après, je vais chercher à bosser dans le staff administratif d'un organisme humanitaire. Je ne sais pas encore lequel ni comment mais avec le diplôme dont je dispose, j'ai acquis des compétences en finances, en management. je suis confiant. Je souhaite m'impliquer et mettre ces connaissances dans un truc auquel je crois profondément ».

- Une reconversion dans le hockey a-t-elle été envisagée ?

« M'investir dans ce sport a moins d'importance que ce qui me tient aujourd'hui à cœur ».

- Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

« Tous les ans, on a eu un point fort dans la saison. Que ce soit notre titre de D2, le succès en coupe contre Amiens puis celui face à Epinal en demi-finale de D1 ainsi que la qualification pour la coupe Magnus à Angers. Tout cela restera gravé ».