Articles de Avril 2004

A Grenoble, patinoire Pôle Sud ; 3500 spectateurs; Amiens bat Grenoble 5 à 3 (2-1,1-1,2-1); arbitre M. Bocquet assisté de MM. Hauchard et Bouguin.

Buts pour Grenoble: 14'28 Kaartinen (assisté B. Bachelet, Amar) double sup. num, 26'47 Agnel (Podlaha), 57'01 Kaartinen (Saarinen, Amar).

Buts pour Amiens: 7'03 Rozenthal (assisté de Brodin et Zwikel), 18'51 Gras (Leroy, Perez), 28'13 M.Brodin (F.Brodin), 58'39 Gras (B. et L.Chauvel), 59'50 Aimonetto.

Pénalités : Grenoble 12', Amiens 12'.

GRENOBLE: Rolland, Saarinen-Holopaïnen, Amar-S.Bachelet, Gachet-Fougère, Millerioux-Bayon , Tartari-Forsell-Podlaha, Kaartinen-Tuominen-B.Bachelet, Agnel-Deschaume-Shevelev, Papa, De Murcia, R.Bachelet.

AMIENS: Mindjimba, Perez-Jestin, Hamalaïnen-Mazzone, Bachet-F.Brodin, Leroy-Hennebert, Rozenthal-Zwikel-Lefranc, B.Chauvel-Gras-L Chauvel, Marcos-Mortas-Petit, Hecquefeuille-Aimonetto-M.Brodin.

Le plus fort a gagné. Pourtant premiers au terme de la saison régulière, les Dauphinois ont été débordés par leurs dauphins amiénois maîtres de cette finale, des deux matches de la finale. Battus 2 à 1 à Amiens, piqués au vif par des Picards à l'homogénéité accomplie, les Grenoblois n'avaient en effet pas simplement un but à remonter ni une victoire à décrocher. Il était avant tout question de suprématie hexagonale, de combat rapproché à remporter. Dans une enceinte comble, ambiance des grands soirs, soirée de liesse, les Amiénois allaient cependant mettre la pression. Sur leurs hôtes pourtant remontés à bloc, sur Rolland, portier chaud bouillant, auteur de deux interventions sécurisantes avant que le chronomètre n'enchaîne la cinquième minute de jeu.

Double arrêt d'abord avant de repousser le palet sur un tir d'Hamalaïnen qui avait rebondi sur le casque de Bachet. Les Grenoblois, en infériorité numérique, n'avaient pas lâché de lest mais ils cédaient dans les instants suivants, à quatre contre quatre, Rozenthal trompant Rolland. Un départ sans fanfare pour des Dauphinois en difficulté face à des Gothiques qui avaient revêtu leurs habits de lumière.

Il était temps que les Isérois changent de vitesse, qu'ils taquinent le solide Mindjimba. Holopaïnen, après un bon travail de Deschaume, bénéficiait d'une occasion en or mais Mindjimba veillait. Comme sur ce tir d'Amar, plus tard. Pas comme sur cette reprise de près de Kaartinen, alors que les Alpins évoluaient en double supériorité numérique. Il ne fallait pas manquer ça. L'égalisation venait à point nommé, pendules à l'heure de départ... pour quelques minutes seulement. Car Gras, libre de marquage, s'en allait battre Rolland dans un angle fermé.

Mauvais scénario pour les Brûleurs de loups qui auraient pu égaliser dès l'amorce du deuxième tiers, Mindjimba détournant un tir à bout portant de Podlaha alerté par Forsell. L'intensité montait, les débats devenaient acharnés, les Amiénois s'évertuaient à contrarier les desseins de Grenoblois toujours soutenus par d'ardents supporters mais pas encore suffisamment efficaces.

Car Deschaume échouait lui aussi face à Mindjimba, sérieux dans un duel de guerriers. Guerrier, Benjamin Agnel l'était, armé d'une volonté sans faille, celle qu'il s'ouvra dans la cage de Mindjimba, en catapultant la rondelle, dans les filets. Tout juste une minute pour savourer avant que les frères Brodin, qui ne faisaient pas dans la dentelle, ne relancent la mécanique picarde. Cafouillage, bafouillage et toujours un but de retard pour les Grenoblois de plus en plus dos au mur.

Les Amiénois ne semblaient guère enclins à céder d'autres pouces de glace, pas sujets à baisser les crosses. Sauf sur la tempe du malheureux Benoît Bachelet. Et la chance s'alliait à Mindjimba et aux siens sur les tentatives alpines avortées. Le rouleau compresseur picard ne décompressait jamais, rugueux Gothiques à la technique affinée, aux combinaisons affûtées. Et à l'appétit aiguisé. Les Grenoblois se sortaient d'une double infériorité en début de troisième tiers et lançaient leurs ultimes forces dans la bataille. Jusqu'à une nouvelle égalisation signée Kaartinen, synonyme d'un espoir trop vite démonté. Car Gras puis Aimonetto le réduisaient, dans la foulée, à néant. Rouen avait glané la coupe, Amiens s'offrait le championnat. Les Grenoblois pouvaient se nourrir de déception.