Articles de Avril 2004

Loin des yeux, près du cœur. Absents sur la glace aussi bien que dans les travées du Coliséum mercredi soir, Laurent Meunier et Jean-François Bonnard, Brûleurs de loups en béquilles, n'avaient pas pour autant oublié de soutenir leurs partenaires lors du premier épisode de la finale du Super 16 version 2004. Et si ce n'est de visu, du moins l'ont-ils fait par petit écran interposé, en duo. "Déjà que des tribunes, ce n'est facile, mais regarder le match à la télé c'est encore plus frustrant", rageait Meunier. "Ce n'est pas facile, car on n'est pas avec les gars, et on ne se rend pas trop compte des choses." Son collègue de soirée aurait également préféré être sur la glace : "J'ai très mal vécu cette soirée télé. Et cela a été deux fois plus frustrant car j'avais à côté de moi Laurent (Meunier) qui a le même tempérament que moi et qui n'aime pas perdre, surtout de cette façon", s'esclaffait Bonnard. "C'est difficile, car on est impuissant derrière la télé Mais la prochaine fois, j'essaierai de ne pas mettre d'objets durs à côté de moi et de taper dessus trop souvent..."

Soixante minutes, deux buts picards et un grenoblois plus tard, suspense et tension étaient retombés. Et la sanction aussi. "C'est sûr, Grenoble n'a pas fait un très bon match. Amiens a été assez discipliné et a fait le match qu'il fallait. Pour nous, si on était bien positionnés, on n'a pas réussi à les contrer, donc c'est un peu dommage. Mais on savait qu'Amiens était une bonne équipe et que ce ne serait pas facile", tempérait l'attaquant isérois au lendemain du match. Son voisin de canapé ayant pour sa part nettement moins apprécié la prestation de ses coéquipiers : "On peut très largement perdre un match de hockey lorsque l'on tombe sur une équipe bien meilleure que soi. Mais lorsque l'on n'a pas forcément donné son maximum sur un match, c'est plus difficilement acceptable, surtout lorsque c'est sur une phase finale. Il faudrait que tout le monde prenne conscience qu'une finale n'arrive pas 50 fois dans une carrière, pas plus que gagner la coupe Magnus". Il sait de quoi il parle, lui qui a remporté la seule finale qu'il ait jouée. En 98, face à... Amiens. "Ce sont des moments de bonheur, partagé avec les gars de l'équipe et aussi les gens de l'extérieur. C'est pour cela que j'aurais vraiment voulu jouer celle-ci. "

Pour autant, l'espoir d'un cinquième titre pour Grenoble n'a pas encore déserté le navire grenoblois. "Je suis certain que les joueurs ont tous à cœur de prouver qu'ils sont capables d'être champions", poursuivait Meunier. Quant au scénario de ce deuxième match, si Grenoble arrive à enlever les prolongations, les idées foisonnent en ce qui concerne le générique de fin. "Je verrais assez bien des tirs au but. Avec Pat' qui nous arrête tout...", conjecturait Laurent Meunier. Moins de suspense du côté du défenseur international, pour qui "Grenoble est largement capable de gagner en mort subite, si on arrive à aller en prolongation. Et je suis sûr que le groupe va réagir pour s'imposer au cours des 60 premières minutes". Verdict en fin de soirée...