Articles de Octobre 2005

Fallait-il jouer ce match ? Difficile d'échapper à cette question après le revers subi mardi soir par les Drakkars (0-5). Caen avait puisé dans ses ressources pour jouer et dominer Grenoble (2-0) trois jours plus tôt, Morzine était resté au repos neuf jours durant.

Morzine-Avoriaz ne regrettera pas d'avoir anticipé cette rencontre de la 18e journée, qui constituait en fait le match retour entre les deux équipes, programmé le 20 décembre. Du coup, la légion étrangère des Pingouins partira plus tôt en vacances de Noël. Le problème, c'est que Caen n'avait pas le choix de refuser cette faveur à son rival. « C'était donnant donnant », reconnaît Rodolphe Garnier. Une semaine plus tôt, Morzine avait accepté d'avancer le match aller au lundi, afin que les Caennais, présents le samedi précédent à Chamonix, puissent « amortir » leur voyage dans les Alpes.

Bref, Morzine a affiché « un surplus de fraîcheur » sur la patinoire caennaise. Les Savoyards ont pu dérouler leur jeu léché, étaler leur technique individuelle et leur métier consommé. « Morzine n'a pas eu besoin de beaucoup travailler pour l'emporter », fulmine Garnier. Le coach des Drakkars digère moins la forme que le fond. « On sait bien qu'on ne tire pas dans la même catégorie que cette équipe, mais on peut avoir des regrets. Dans le premier tiers, on a rivalisé. »

Encore dans les roues (0-1), les Caennais ont livré les gourdins pour se faire assommer dès l'amorce du 2e tiers. Incapables de prendre en défaut une équipe adverse réduite à trois éléments, ils ont encaissé un 2e but venu d'ailleurs. « En vingt ans de hockey, je n'avais jamais vu ça ! enrage Garnier. Un but concédé en double supériorité numérique, il fallait que ça tombe sur nous... » Tuomo Maatta, fautif sur le contre de Dzieduszycki, après avoir déjà écopé d'une « pénalité stupide », avait les tympans qui sifflaient. Le Finlandais fut d'ailleurs sorti du bloc. « A 3 contre 5, c'est inadmissible, ajoute Frédérick Brodin. Ce but nous a mis un coup de massue. » Le défenseur caennais restait dubitatif : « Dans le 2e tiers, notre jeu s'est désorganisé, on a paniqué, pris l'eau. La fatigue ? C'est une fausse excuse... »

Dès lors, Morzine confisqua la clé de la partie. « A 2-0, ils ont joué à l'expérience », commente Garnier. Un 3e but du sémillant Forsander, en double supériorité numérique cette fois, sonna le glas définitif des espérances normandes. « Samedi, le match à Épinal sera davantage à notre portée, estime Samson Samson. Il faudra y aller pour gagner. » En cas de succès, les Drakkars rejoindraient les Vosgiens au classement. Mais souffleront-ils le chaud ou le froid ?