Articles de Novembre 2008

Dave Grenier est assurément à classer dans la catégorie des bonnes affaires. Recruté cet été, le petit canadien est vite devenu un élément incontournable du rouleau compresseur mis sur pied par Stephan Tartari. Dans une formation qui a vite trouvé sa vitesse de croisière, Dave s'est fondu dans le collectif comme un vieux briscard. Une jolie revanche pour ce Québécois originaire de Shawinigan, une ville située entre Québec et Montréal, qui a connu ces dernières années plus de déconvenues que de satisfactions.

Résurrection

« C'est vrai que j'ai multiplié les contretemps. J'ai ainsi vécu le dépôt de bilan d'Anglet alors que j'évoluais avec le club basque en Élite, résume-t-il. Nous ne l'avons appris que très tard, au moment où tous les effectifs étaient déjà constitués. Je me suis alors retrouvé l'an dernier à Lyon en D2, seul club qui m'offrait un contrat assuré. Je dois donc dire que je revis ici à Bordeaux depuis l'intersaison. »

Toutes ces galères ont forgé le mental de Dave qui a quitté son Canada natal en 2003, à l'âge de 20 ans, pour assouvir une envie d'aller découvrir le vieux Continent. Strasbourg, Anglet, Lyon et Bordeaux, le petit défenseur de 1,71 m pour 78 kg a accumulé de l'expérience qu'il transmet aujourd'hui à sa nouvelle formation. « En le faisant signer, nous savions qu'il allait nous apporter un gros plus, se réjouit le coache des Boxers Stephan Tartari, qui suivait le bonhomme depuis déjà plusieurs mois. Il est discret, sympathique... Il a déjà aussi une grosse expérience des patinoires françaises. Il est très rapide, très vif. C'est vraiment un élément très apprécié dans le groupe et qui s'est fondu admirablement dans l'équipe. »

De la revanche dans l'air

Modeste, Dave, de son accent québécois inimitable, pense aussi collectif et non performance individuelle : « Défensivement, je tente de faire mon boulot du mieux que je peux. Maintenant, c'est sûr qu'il est plus facile de s'intégrer dans une équipe qui tourne. Je ne pensais pas que nous pourrions entamer d'aussi belle manière cette saison. À nous désormais de confirmer. »

Justement, en cette fin d'après-midi, les Boxers reçoivent Gap, leur bourreau en demi-finales des play-off l'an dernier, pour un match au sommet. « Les gars m'ont parlé de cette demi-finale. Je sens un petit sentiment de revanche monter. À nous de bien aborder cette partie, sans nous mettre de pression excessive. Je suis déjà content de retrouver notre chez nous. Nous n'avons pas beaucoup joué à domicile cette saison. Je trouve d'ailleurs que c'est une des plus belles patinoires de France avec une ambiance qui me rappelle le Canada. À nous aussi de nous servir de notre public pour monter encore plus haut. »

Quand Dave parle de monter plus haut, il songe au Magnus. Et comme le défenseur se mariera le 23 mai, une semaine après la fin du championnat, ses coéquipiers savent d'ores et déjà quel présent voudra Dave dans sa corbeille de mariage.