Articles de Juin 2008


13/6(Le Bien Public)- Transferts de Dijon (Ligue Magnus) -Encore un petit peu d'attente...
9/6(L'Union)- Hommage à Charles Marcelle -Le temps des bons souvenirs
Le temps des bons souvenirs

Les gamins de Charles Marcelle ont fait mieux que rendre hommage à leur président pour toujours. Ils ont ranimé, pour un soir, la flamme du hockey à Reims.

Prévue à 19h30, la rencontre des « gamins » a commencé bien avant l'heure.

La veille, l'avant-veille même, les premiers acteurs de ce peplum du siècle dernier avaient déjà revêtu, dans leurs têtes, leurs costumes de scène. Ils avaient aussi, mais ils ne l'avoueront pas, révisé leurs stratégies. « On ne bradera pas ce rendez-vous », avait annoncé Christophe Marcelle.

Le public en était persuadé qui avait investi en nombre les gradins de Bocquaine. Près de 700 inconditionnels des Flammes bleues de toutes les époques, n'auraient pour rien au monde manqué ce rendez-vous en mémoire de Charles Marcelle, l'homme « qui a fait le hockey à Reims », comme le rappelait Jimmy Hanocq, le responsable du matériel de la première heure.

Rapidement, on allait se rendre compte que cette soirée ne serait pas une soirée comme les autres. D'abord, les équipes, alignées chacune à sa ligne bleue, se rejoignaient pour une photo que chacun gardera précieusement. Dans les travées de la patinoire, les spectateurs se levaient comme un seul homme. La standing ovation était poignante et arrachait quelques larmes - mais oui - aux âmes sensibles.

Les premières minutes n'allaient pas permettre aux nostalgiques de se remettre de leurs émotions. Comme si c'était hier, la triplette Ribanelli - Mortas - Briand entrait en action. Et un, et deux... puis 4-0 à la première pause. Sur les bancs, on « chambrait » gentiment. Antoine Mindjimba, coach d'un soir, proposait à son alter ego Jimmy de « jouer à quatre seulement ». Son pote Serge Djelloul, qui avait averti que l'on aurait du mal à suivre tellement le palet irait vite, ne trouvait pas la bonne réplique... ni son souffle.

Non loin de là, Vlad-le-trait-d'union entre toutes les générations ne digérait pas l'impuissance des siens (les Bleus) face à cette tornade blanche. « Ce n'est que l'échauffement », se persuadait-il. A mi-match, l'affaire semblait pliée (6-1).

L'inoxydable Kovine

Survint alors l'action de la soirée. Une échappée bleue fut irrégulièrement stoppée. Quelques secondes, on jeta les casques et les gants sur la glace pour un « remake » (pour de rire, rassurez-vous) d'empoignades célèbres avec en vedette le « bûcheron » canadien Laflamme et le « grand » Pousset.

Le tir de pénalité réussi par Christophe Marcelle fut le déclic. Motivés comme jamais (comme toujours) par l'inoxydable Kovine (54 ans), aiguillonnés par le « donneur de caviar » Sergueï Gorbouchine, impressionnant d'aisance malgré ses 51 printemps, les diesels bleus passèrent la vitesse supérieure. L'élixir de jouvence fit son effet sur la ligne Kovine - Tavernier - Baud (46 ans de moyenne). Les jeunots, toujours en activité, Pousset et Brodin y ajoutèrent une pincée de sel afin de proposer un final à perdre, un peu plus, haleine (6-6, 54e).

Et dans ces moments chauds, qui, mieux que les joueurs d'expérience, peuvent faire pencher la balance ?

Thierry Ouzelet, qui osait à peine avouer qu'il n'avait pas rechaussé les patins depuis 16 ans - « Je suis venu sans équipement » -, crut avoir donné la victoire aux Blancs « grâce à un but à raccroc ». Jonathan Zwickel, à peine revenu des championnats du monde, le détrompa (7-7).

La « mort subite » allait donc désigner le lauréat de ce rendez-vous de l'amitié. Des buts comme cela, « Tav » en avait déjà inscrit plus d'un. Le montagnard dénoua le sommet de la plaine après quatre minutes d'une prolongation « pas sympa du tout » conclut un Djelloul hésitant entre son éternel sourire et une grimace éloquente.

Yves Dogué (711)


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