Articles de Aout 2007

Hier, Grégoire Delage, président de l'Hormadi professionnel a accepté de sortir de la réserve qu'il s'imposait afin de faire le point sur la situation du club de hockey sur glace. Les rumeurs les plus folles circulent en effet depuis quelques jours. L'Hormadi serait au bord du dépôt de bilan. Les recrues finlandaises et canadiennes seraient priées de rester chez elles. L'équipe phare, pensionnaire de l'élite du hockey français depuis 1981 devrait repartir de zéro.

« L'Hormadi est une SASP (société anonyme à objet sportif) et subit des contrôles réguliers. Mais un contrôle fiscal et de l'Urssaf nous est tombé dessus au début de l'été et en qualité de bénévoles, nous n'avons pas vu le coup venir. Il concerne les comptes de 2003 à 2005. Visiblement, les inspecteurs étaient bien informés. Ils ont relevé des anomalies que nous pouvons contester », explique Grégoire Delage.

Le Fisc remet en cause le déficit fiscal de 2002. Or selon Grégoire Delage, il manque des pièces essentielles de cet exercice-là. Ajouté à un redressement sur la TVA que l'équipe dirigeante avait pensé apurer en juin 2006 et des reliquats d'Urssaf, la note réclamée par les services de l'État serait salée. On évoque autour de 200 000 ?.

« Cette somme pourrait être moindre mais aussi plus élevée. Tout dépend des justificatifs que l'on apporte, de la tournure de nos négociations avec le Fisc. Ce qui est certain, c'est que le coup porté devait faire très mal ».

À qui profite le « crime » ? À des joueurs ou dirigeants revanchards qui n'ont pas apprécié d'être éconduits ? À des fournisseurs furieux des retards de l'an dernier ? « Je ne veux pas le savoir», clame Grégoire Delage qui aimerait bien enfin tourner la page « tumultueuse » du passé de ce club. « Nous aurions pu baisser les bras, nous diriger vers le dépôt de bilan. Nous avons décidé d'administrer au contraire un remède de cheval au club. »

Descente en D3

Comment les dirigeants s'y sont pris ? En divisant le budget prévisionnel 2007-2008 de moitié, passé de 400 000 à 200 000 ?. « Plutôt que de descendre en D3, ce que nous avions évoqué avec la fédé, les joueurs ont accepté de jouer en D1 la saison prochaine sans contrepartie financière, ni salaire. C'est possible car la majorité des joueurs travaille à côté. C'est la philosophie de l'Hormadi. Nous nous engageons à trouver un job à ceux qui n'en ont pas », assure le président.

Mais le sort de l'Hormadi pro se joue aujourd'hui en grande partie ailleurs. Entre les mains de la fédération des sports de glace tout d'abord qui est en train d'examiner les propositions des dirigeants angloys et devraient déclarer vendredi si leur montage financier est réaliste ou pas pour évoluer en D1. Quand à l'administration fiscale, les négociations s'annoncent rudes et longues.

« Ce qui me réjouit, c'est que le club serre les rangs ainsi que les partenaires. Les joueurs ont une attitude combative exemplaire. Et les anciens se manifestent pour assurer qu'ils seront là en cas de coup dur, prêts s'il le faut à renfiler le maillot pour assurer l'avenir sportif. Nous nous battons pour eux, pour les jeunes, pour le public de la patinoire et les gens qui y bossent. Ces sacrifices vont nous permettre de repartir du bon pied. La majorité des gens a compris l'esprit de notre démarche ».

Battite Mortalena précise

Longtemps proche du club, le maire adjoint Battite Mortalena a déclaré hier qu'il avait la certitude, pour avoir suivi les comptes jusqu'à la fin 2005 que Gilles Zemmour avait laissé les finances parfaitement apurées et redressées. « Avec les autres actionnaires, il avait injecté au total 80 000 € dans le club. Malheureusement, il nous a quittés l'automne dernier. Edouard Martinon qui lui a succédé à la présidence pourrait le confirmer ». Par ailleurs, l'adjoint aux sports Patrick Chasseriaud a assuré le club de son soutien, mais en prévenant que la mairie n'a pas pour philosophie de combler un éventuel trou surtout s'il frisait les 200 000 €.