Articles de Mars 2008

Le flou dont se plaignent les joueurs caennais ne va pas se dissiper de sitôt. Non reconduit dans ses fonctions la semaine dernière, le coach Rodolphe Garnier avait été défini par ses dirigeants comme profil idéal pour un éventuel poste de manager général, en voie de création pour structurer le club. Hier, le président Pascal Lemasson a expliqué que le HCC n'avait plus besoin d'un manager, « mais plutôt d'un commercial, quelqu'un travaillant sur le marketing pour développer les recettes et notre notoriété. Le nouveau profil ne cadre pas avec celui de Rodolphe Garnier, la porte est donc fermée à toute nouvelle collaboration. »

L'intéressé n'avait pas fait mystère de son scepticisme sur la volonté dirigeante de créer un poste à forte coloration sportive : « Pour moi, ce n'est pas une réelle surprise. Je crois qu'il s'agit davantage d'un problème de personnes que de poste. Certains au club avaient envie de continuer à travailler avec moi, d'autres non. Et ce manque d'envie, je l'avais ressenti lors de mon entretien avec deux dirigeants, alors que d'autres m'ont apporté leur soutien. Dire qu'on me proposerait quelque chose était une manière de noyer le poisson. »

« Cela fait mal »

Garnier part donc après dix ans sur les bords de l'Orne. « Cela fait forcément mal quand on pense aux montées de D3 en Magnus, aux deux maintiens. Le plus douloureux, c'est de voir des gamins formés ici se poser la question de savoir s'ils doivent partir ou non. Ils sont les forces vives du club. Mais je les comprends. Ils perdront leur temps dans un club qui ne serait pas ambitieux en D1. »

Personnage emblématique des Drakkars, trop peut-être au goût de certains, Garnier n'avait par ailleurs pas encore décidé s'il accepterait ou non une nouvelle mission : « Cela ne m'aurait pas posé de problème de travailler avec un entraîneur, je ne suis pas du genre à savonner la planche. Quels auraient été mes moyens ? C'était un peu flou, la preuve... Aujourd'hui, j'ai le sentiment que le club est dans l'inconnu, et n'a pas déterminé de priorité. Chercher des partenaires est-il le bon choix ? Quelqu'un le faisait déjà, et bien. Mais où en est-on à propos d'un centre de formation ? De la gestion des heures de glace ? »

Les Hascoët, Avenel, Gomane, cherchaient des certitudes pour se déterminer, ils ne seront pas plus avancés après les dernières décisions. Si les jeunes pousses partent, si Caen ne trouve pas de mécène, bâtir une équipe sera compliqué selon l'ex coach : « Il faudra faire monter des joueurs de D2, avec le niveau que cela implique, clame Garnier. Il ne faudra pas envisager le milieu de tableau, mais le maintien. »

Cet horizon sportif apparaît lointain, a fortiori quand les vérités d'un jour semblent fragiles.