Articles de Septembre 2008

« Le vieux is back ! », clame d'entrée Stephen Dugas. L'attaquant dijonnais peut effectivement avoir la banane. Hormis une petite blessure au plexus qui l'a contraint à déclarer forfait mardi à Chamonix (il fera sa rentrée demain soir contre Morzine), tout baigne pour l'aîné des frères Dugas.

Papa pour la seconde fois durant l'été d'un Thimothée, à la tête d'une entreprise - « L'investissement immobilier » - florissante, ce natif de Viry est de surcroît le nouveau capitaine du Dijon HC.

Une expérience qu'il avait déjà connue il y a trois saisons. « C'était une année galère, je n'en ai rien retiré de particulier », rétorque-t-il, avant de prolonger : « Après Andy Mrena, la succession était ouverte. Je n'étais pas particulièrement candidat. J'ai d'ailleurs appris indirectement la nouvelle. Mais bon, il faut relativiser. Être capitaine à Dijon, c'est plus un rôle de relais de Daniel Maric qu'autre chose. Il est le seul maître à bord. Je n'ai pas 30 % de pouvoir. Je peux juste lui dire de moduler l'intensité des entraînements quand je sens les gars fatigués. »

Objectif coupe de la ligue

Une situation qui ne l'émeut pas plus que ça. « C'est ma dernière année. Je n'ai aucune pression. Je ne le prends pas comme une charge sinon j'aurais refusé. Je ne suis pas comme un jeune qui n'a que ça dans la vie et qui doit prouver à chacune de ses sorties pour pouvoir décrocher un contrat en fin d'année. Je suis tranquille. J'espère juste apporter un petit plus d'expérience. Puis, ça fait toujours plaisir d'avoir la confiance d'un très bon entraîneur. Il est certain que si je joue mal, ça ne va pas le faire, mais pour le moment, ça va plutôt bien », argumente ce trentenaire auteur de quatre buts lors de la préparation dijonnaise. « Je suis arrivé le 15 août pour la reprise en totale méforme mais je me suis rapidement senti à l'aise sur la glace. La saison dernière par exemple avait été plus délicate. Compte tenu de mon boulot et de la fermeture de la patinoire, je n'avais pas pu suivre tous les entraînements. »

Libéré et d'une grande maturité, Stephen Dugas garde l'enthousiasme de ses jeunes années. « Quand je vois le match de samedi à Epinal, j'ai vraiment l'impression d'avoir vingt ans. Je ne m'en fous pas. J'ai même les boules. Quand je suis sur la patinoire, je suis pro comme les autres. C'est aussi pour ça que je veux finir correctement ma carrière. Je n'ai pas envie de patiner comme un malade à l'entraînement parce qu'on a mal joué le week-end. » Et pour cela il est même prêt à forcer sa nature.

« Si je dois bouger le cul des mecs, je le ferai, même si ce n'est pas dans mon caractère. Julien Tiphaigne avait ça en lui. Il avait une âme de meneur. Moi, non. Mais je peux prendre un gros coup de colère. » Champion de France en 2000, vainqueur de la coupe de France en 2005, il se verrait bien terminer en apothéose. « Il ne manque plus qu'un trophée à mon palmarès celui de la coupe de la Ligue », avoue-t-il, avant de conclure : « Je vais faire de mon mieux. Je sais que je ne gagnerai pas la Ligue Magnus mais un petit quart de finale en plus pour finir cette septième saison à Dijon, ce serait déjà pas si mal. » C'est tout le mal que l'on peut souhaiter à « l'ancien » à qui tout sourit actuellement.