Articles de Mai 2005

Vous avez déjà repris l'entraînement, mais avec des zones d'ombre sur votre effectif, non ?

Totalement. Notre recrutement est en stand-by. Nous ne savons pas quel sera la subvention des collectivités locales, notamment de la mairie. Nous ne pouvons donc pas nous engager vis-à-vis des joueurs, alors que notre saison est finie depuis un mois. Pour l'instant, nous n'avons recruté qu'un élément, Brodin, et d'autres nous filent sous le nez, comme Ansalem ou Bellier. Même certains joueurs présents la saison dernière, comme Granberg, ont préféré s'engager ailleurs. Si moi-même je n'étais pas sous contrat, je serais peut-être parti.

Qu'espérez-vous de la ville de Caen ?

La Mairie a annoncé que l'enveloppe globale des sports n'augmenterait pas. On nous a dit d'attendre les résultats du basket et du football. J'espère que le foot se maintiendra, car cela engendre une vraie dynamique. Le basket, en revanche, n'est pas monté, le tennis de table descend. Cela va peut-être amener certains arbitrages, mais j'ai du mal à comprendre la manière dont sont attribuées les subventions.

Qu'attendez-vous en ce domaine ?

Qu'il y ait une équité entre le niveau sportif, le coût des saisons, et les dotations. Je ne connais pas le fonctionnement du basket, mais je sais qu'au hockey nous avons 22 joueurs à déplacer 20 fois dans la saison, que cela coûtera 40 000 euros la saison prochaine, et que le coût du matériel va passer de 15 à 25 000 euros. Qu'il nous faut payer pour faire de la musculation. Et tout ça, ce sont des coûts incompressibles Si notre enveloppe augmente de 30 000 euros, ça ne nous donnera aucun confort supplémentaire, aucun moyen de traiter comme il se doit des gars qui s'entraînent onze mois sur douze et sont les smicards du sport.

C'est-à-dire ?

Que le plus gros salaire la saison passée n'atteignait pas 2000 euros mensuels, et que la prime de montée, c'était 120 euros plus le maillot du club offert.

Concrètement, qu'a demandé le club ?

Nous avions 150 000 euros, il nous en faudrait presque le double, comme lorsque nous étions en élite. Ce n'est pas ce que nous voulons, mais ce dont nous avons besoin pour continuer à mener notre politique de formation, de promotion des Caennais. Les cadres qui ont aidé le club à monter ne sont plus là, il nous faut des étrangers solides pour les encadrer. Pas des mercenaires, mais quatre ou cinq éléments à la super mentalité, parlant français. Nos dirigeants sont raisonnés et raisonnables.

N'est-ce pas un peu tentant de tout attendre des collectivités ?

Ce ne serait que provisoire. Nous avons déjà engagé quelqu'un pour trouver des sponsors, mais il faut du temps pour que cela porte ses fruits. Pourquoi ne pas partir sur une convention de trois ans, avec pour objectif un pourcentage de fonds privés à trouver ? Mais cette saison, nous avons besoin d'aide. Le courant est très bien passé avec madame Le Brethon. Peut-être que les gens qui décident des budgets sont un peu plus frileux concernant le hockey. Mais comme le basket nous avons une histoire, et nous sommes au plus haut niveau.