Articles de Novembre 2005

Parmi les hockeyeurs décidés à faire vivre leur sport dans la cité belfortaine, Christophe Théry porte la double casquette de joueur et de manager du club. Avec l'avantage d'être une homme du cru, lui qui a grandi aux Résidences et a vu pousser la patinoire à deux pas de chez lui en 1976. En octobre 1977, le club de hockey était créé et lui n'allait pas tarder à apprendre à patiner sous les ordres de la soeur de... Joël Prongué, le coach belfortain actuel. 28 ans plus tard, Christophe Théry est une pièce essentielle du club de Belfort, auquel il apporte toute l'expérience qu'il a acquise au cours de sa longue carrière.

« Jeune, j'ai essayé plusieurs sports mais c'est le hockey qui m'a le plus accroché. J'ai vite fais des progrès et je me suis retrouvé parmi les leaders de l'équipe », explique le Belfortain qui connut en 1986 plusieurs sélections en équipe de France des -18 ans. Adolescent, il aurait alors pu partir en sports-études à Saint-Gervais pour vivre plus intensément sa passion. Mais la peur de l'inconnu l'emporta alors... « Si c'était à refaire, je partirais. J'étais bien ici, dans mon cocon, et je n'ai pas voulu y aller », regrette-t-il aujourd'hui.

Avec Golovin...

Rester à Belfort ne l'empêche pas de progresser. Notamment en 1990/91 sous les ordres d'un ancien joueur russe qui effectuait quelques séances supplémentaires avec les meilleurs éléments, dont lui et Benjamin Galmiche. « On patinait avec des poids de 10 kg sur le dos, on jouait avec des crosses et des palets en fer. C'était l'école russe. Physiquement, c'était un fou. Et lorsqu'il avait fini avec nous, il s'occupait de sa fille, Tatiana... » Gregori Golovin, ancien hockeyeur de l'équipe nationale d'URSS, était encore plus dur avec sa future championne de fille.

Ensuite, Christophe Théry ira exercer son talent de hockeyeur à Besançon (1991-93), Toulouse (1993-95) et Mulhouse à la fin du siècle dernier. « Ces années chez les Scorpions sont les plus belles de ma carrière. En D1, on s'entraînait deux fois par jour, l'organisation, la gestion, tout était pro. »

C'est il y a deux ans qu'avec d'autres dirigeants, il décida de reprendre en main le club de Belfort qui stagnait sportivement et était en proie à des difficultés. « On a décidé de ne faire qu'avec l'argent qu'on a. En septembre 2004, on a d'ailleurs attendu la dernière limite pour s'inscrire en D3. » Grâce à ses connaissances, il a fait venir quelques joueurs qui ont permis au club belfortain de monter en D2 et d'y jouer les premiers rôles actuellement. « Notre force est qu'il y a une bonne ambiance et une forte cohésion dans le groupe. Il n'y a pas de clan », explique Théry.

Samedi, Belfort (3e) accueillera les Français Volants (7e) avant de se rendre à Champigny (8e), deux rendez-vous qui pourraient presque lui assurer une qualification pour les play-offs. Une nouvelle aventure pour Christophe Théry...