Articles de Novembre 2005

Comme beaucoup de ses actuels coéquipiers du CPHD, Martin Jeannette est un fruit de l'école de glace de Viry-Châtillon. « Mes deux grands frères étaient déjà licenciés. Mes parents n'ont pas cherché plus loin et ont inscrit le troisième rejeton de la famille. J'ai tout de suite accroché. À l'époque l'équipe senior tenait le haut de l'affiche. Je ne ratais aucun de leurs entraînements ». Rapidement, le palmarès se construit avec un titre de champion de France minime en 1997, acquis à Gap après prolongation face au rival amiénois. « Plus la victoire est difficile, plus on l'apprécie. C'était extra ! », se souvient-il. « Ça a été un déclic. À partir de ce moment-là et avec la sélection en équipe de France qui a suivi, je savais que c'était ça qu'il fallait que je fasse. »

L'expérience Västeras

Fort de ce succès, il intègre l'école rémoise ou il croise un certain Mickaël Brodin. Avec deux entraînements journaliers et des études à assurer le rythme s'avère soutenu. Mais il fait une autre rencontre déterminante. Humaine celle-ci. « Gérald Guennelon était mon coach de l'époque. Il m'a marqué. Il n'y avait pas de passe-droit mais il était juste. » Après trois ans d'efforts, au moment d'intégrer la cour des grands, le club dépose le bilan. « J'avais bien les boules », lâche-t-il encore. « Je devais ensuite m'engager avec Rouen mais c'était sans trop de conviction. Il n'y avait aucun club français. Quand Gérald m'a dit qu'il avait établi des contacts avec Västeras, je n'ai pas hésité. »

Retenu à l'issue des tests préparatoires, ce solide gaillard (1,85m, 85 kg) découvre un nouveau monde. « J'étais encore junior mais il y avait deux préparateurs physiques, trois personnes pour le matériel, un écran géant dans les vestiaires. C'était incroyable ! »

Introuvable Nutella

Des conditions idylliques qui ne lui ont toutefois pas fait oublier des débuts laborieux. « Non seulement j'étais complètement largué physiquement mais en plus j'étais le petit Français qui voulait piquer la place des autres. J'étais regardé de travers. Je parlais un anglais de lycéen et il faisait nuit quasiment tout le temps avec des températures sibériennes (-30°)», rigole-t-il. « La suite a été fantastique. Une fois passées ces apparences, j'ai vraiment accroché à leur mentalité. Il me manquait juste du Nutella. J'y retournerai, c'est certain. » Après une petite saison, il quitte néanmoins la Scandinavie pour rejoindre Clermont. Non sans remords.

« De la place pour tout le monde »

« Les dirigeants clermontois m'offraient un peu d'argent et me payaient l'appartement. C'était aussi un moyen de m'affranchir de mes parents et de jouer en élite. Avec le recul, même si tout s'est très bien déroulé au sein du groupe durant ces deux années, je regrette d'être parti de Suède. »

En juin 2005, Clermont dépose le bilan. « On a tous été surpris. On s'est serré les coudes. On pensait que si on se maintenait, on pouvait changer les choses. Mais les deux derniers mois, nous n'étions plus payés. Mentalement, nous étions au fond du gouffre. On tournait à deux lignes. » À nouveau sur le marché, l'ex- attaquant clermontois trouve refuge dans la capitale des Ducs. « Sportivement, j'avais envie de progresser. Seul Dijon me proposait ça et Thomas Gueguen a fini de me convaincre. Je suis ravi de mon choix car ici il y a de la place pour tout le monde. Les joueurs jouent en fonction de leur état de forme et cela instaure une saine émulation. Ca me convient tout à fait. Je suis quelqu'un d'équipe », confie ce tout jeune éducateur sportif (diplôme obtenu à Grenoble il y a quinze jours). « À Amiens, c'était exceptionnel ! Contre Villard aussi. La communion avec le public était magnifique. Mais, on ne doit pas s'arrêter-là. » Voilà Chamonix prévenu.