Articles de Septembre 2005

Antoine Amsellem est l'une des huit nouvelles têtes de l'attaque d'un CPHD qui se déplace dès demain à Anglet, club qu'il a côtoyé durant cinq saisons. Pourtant, qui l'eût cru ? Il y a en effet seulement un peu plus d'un mois, le néo-Dijonnais pensait bien revêtir la tunique tourangelle. Seulement voilà, quelques excès financiers de dirigeants « trop généreux » ont mis un terme à ce doux espoir. « Après la rétrogradation de Tours en D2, j'ai pris contact avec Dan (Maric) que j'ai connu lors de la première année à Rouen et me voilà. »

Et voilà comment ce banlieusard parisien se retrouve à 24 ans dans la capitale des Ducs après un parcours déjà riche d'une vingtaine de saisons. « J'ai commencé le hockey dès quatre ans à Boulogne-Billancourt par le biais de connaissances. C'est rapidement devenu ma passion. »

Champion du monde juniors

Il s'ensuit une trajectoire plutôt classique jusqu'à 17 ans avant un départ inévitable. « Il n'y avait pas d'équipe senior là-bas. Je suis alors parti au centre de formation de Rouen », se souvient-il. Mais rapidement la sauce tourne au vinaigre. « A l'époque, pour jouer en tant que titulaire, c'était mission impossible ! Ils te donnaient ta chance à 5-0 à la 55e ! En plus, j'allais au hockey et plus à l'école. »

Sans regrets, comme il aime à le rappeler, il repart donc rapidement vers d'autres horizons à l'aube de la saison 1999-2000. « Mon ex-copine bossait dans le domaine de la mer. Elle habitait dans le sud-ouest. A Anglet, il y avait une patinoire, je ne me suis pas posé plus de questions que cela et je l'ai suivie ». La première année débute en fanfare avec, à l'époque, Denis Perez comme capitaine de route et une place de finaliste contre Rouen à la clé. « La saison d'après, on a fait la coupe d'Europe et on est arrivé jusqu'en demi-finale. C'était fantastique ! » Un titre de champion du monde juniors (20 ans) en 2001 vient également agrémenter ce palmarès naissant. « Un an auparavant, on avait déjà fait une médaille aux championnats du monde des moins de 20 ans, avec notamment Mike Brodin. On a enchaîné, c'était exceptionnel », savoure-t-il encore. Le minot prend alors de la bouteille et ose, après cinq années à Anglet, l'aventure Outre-Atlantique.

Le Canada puis les US

« Je suis parti simplement avec mon sac à dos puis j'ai pris un billet d'avion sans aucune préparation. Puis, arrivé au Canada, je suis allé taper à la porte parce qu'en tant que Français, quand ils reçoivent un CV, ils sont morts de rire ! J'y suis allé au culot. A Sainte-Hyacinthe, je n'ai pas été retenu car la Ligue semi-pro est vraiment dure. Puis, j'ai atterri à Tulsa aux Etats-Unis (Oklahoma). » Le dépaysement est total. « C'est plus physique qu'en France. Il y a des bagarres. Chacun à un rôle dans l'équipe et certains sont là pour donner un show. C'est culturel ! En France, on se bat une fois, on a directement une suspension. Là-bas, on a droit à trois fois par match sans qu'il y ait de suite. Ces gars-là sont faits pour ça et se battent entre eux. C'est autre chose », analyse-t-il avant de renchérir, enthousiaste. « A l'entraînement, il y a trois mecs au minimum qui s'occupent de toi. C'est un autre monde ! On a deux, trois voire quatre cents dollars à la semaine et tout est compris. Tu as la voiture et l'appartement d'offert. Tout est fait pour que le joueur ne pense qu'au hockey-sur-glace. Tu ne sais plus comment tu t'appelles, tu es un numéro, tu penses hockey ». Mais, l'expérience s'interrompt rapidement. « En raison du lock-out, toutes les stars de NHL sont descendues d'un niveau. Pour le petit Français, c'était trop dur ! Ils changent de joueurs toutes les semaines et au bout de trois, je me suis fait remplacer. » C'est alors le retour à la case départ angloyse pour un petit mois. « Il y a eu une embrouille », marmonne-t-il. Après plusieurs semaines d'inactivité, l'épisode tourangeau avorté, le voici en Bourgogne pour son plus grand plaisir. « Je pensais me retrouver dans un trou ! En fait, pas du tout. Entre l'ambiance du vestiaire et les résultats, cela sent même très bon ! », confie t-il tout sourire avant d'afficher son ambition. « Je veux les play-offs. Mon défi est de gagner toujours et encore. »