Articles de Septembre 2005

Le temps a glissé autour de la patinoire de Caen, devenue Caen-la-Mer. Les années ont passé, l'ère des sommets est revenue. Avec quelques rescapés, comme Vandecandelaere et Chauvel, ou Garnier, passé de la glace au banc. Pour les autres, ce rendez-vous ne sera pas moins particulier. Ce sera le cas de Damien Fleury, 19 ans. Il était spectateur lors des ultimes matches des Léopards au sein de l'élite. Il revient comme acteur, au même titre que les Devin, Hascoët, Janil, Avenel... « Je ne ratais pas beaucoup de matches, s'amuse le minot. Ce sera bizarre d'être là. Il y aura sans doute une excitation supplémentaire, d'autant que les tribunes seront pleines. » L'arme pourrait être à double tranchant. Soit elle transcendera le promu, face à une formation rodée à ce niveau, soit elle l'inhibera pour ses retrouvailles avec la crème du palet. « Nous en sommes à notre dixième match, compte Garnier. Cela doit nous permettre de tracer un trait sur le passé, sur la D1. » « C'est à nous d'oublier tout ça pour gagner, en reprenant le chemin des filets », acquiesce Fleury.

Car Caen reste sur deux zéros pointés lors de ses dernières sorties, en amical à Rouen (9-0), puis lors de la première journée à Villard (2-0). Rodolphe Garnier a beau avoir vécu sa dernière victoire comme coach d'Elite face à Anglet, en 2001, il croit davantage au travail qu'aux souvenirs pour mettre un palet dans la cage basque. « Nous avons appuyé sur le domaine offensif cette semaine, convient le coach. Je pense que nous serons en progrès. La semaine dernière, nous avions surtout manqué de fraîcheur. »

Les lignes caennaises changeront encore ce soir. Parce que Määttä est incertain, ou que Bergès revient. Surtout parce que les Drakkars sont en rodage. Mais un nouveau dérapage est à prescrire. Le promu ne doit pas laisser le doute s'installer, au fil des matches, au fil du championnat. Pour se maintenir, Caen doit grappiller des points à la maison, contre des formations du calibre d'Anglet. « Ce sera du 50-50 », estime Garnier. Les Basques ont eux aussi mal démarré leur championnat, battus 5-3 en leur fief par Dijon. « Nous manquions de repères au niveau collectif, déplore Jean-Michel Lutaud, le coach. L'autre gros point noir, c'est notre manque d'efficacité en supériorité. » Un domaine clé à ce niveau de compétition, où Caen a également péché dans les Alpes.

« Les victoires se bâtissent souvent sur les power-play, résume Garnier. Ou sur les matches des gardiens. » « À ce niveau, ils sont beaucoup plus forts, renchérit Fleury. Ça n'a rien à voir. Il faut aller plus vite, voir plus juste, être plus concentré et confiant. » Face aux escouades caennaises se dressera Ferhi, un Français ayant donné de la mitaine dans les ligues mineures américaines. Une référence à ébranler, pour revivre les grandes heures du passé et surtout lancer la saison.