Articles de Septembre 2005

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le proverbe. L'adage ne s'applique pourtant pas à l'Etoile noire de Strasbourg qui, sollicitée cet été par la Fédération pour accéder à la Ligue Magnus en raison des rétrogradations du champion de France Mulhouse et du vice-champion Tours, a décliné l'offre. L'équipe du Canadien Daniel Bourdages, aux manettes depuis 1989, attaquera donc ce samedi (18 h 15) en Avignon sa 11e saison consécutive en Division 1. Avec un effectif sensiblement remanié, dans une poule totalement remodelée, puisque les Bas-Rhinois, rompus aux joutes avec les clubs du Nord, défieront cette fois ceux du Sud. Quatrième des play-off l'an passé après un grand chelem en première phase (14 victoires en 14 matches), l'Etoile noire a jugé plus sage de demeurer une année supplémentaire dans l'antichambre. « La livraison de la nouvelle patinoire de Cronenbourg a pris du retard et n'interviendra pas avant janvier. C'était le gros hic », souligne D. Bourdages, « les conditions n'étaient pas encore réunies pour une accession. Quand on voit ce qui s'est passé à Mulhouse, on se dit qu'il n'est pas inutile d'être raisonnable. Pourtant, je n'étais pas du genre à tenir un tel discours. Ne pas pouvoir monter alors que nous en avions la possibilité – la première fois que nous avons refusé, ce devait être en 1996 – était difficile à avaler. Mais je ne suis pas aveugle à tout ce qui se passe. Je me dis même avec le recul qu'avoir refusé est tout à notre honneur. »

« Mulhouse et Tours ont tronqué le championnat »

Relégué ces dernières saisons au second rang de la hiérarchie régionale, l'Etoile noire a retrouvé cet été son leadership. Mais si un profond antagonisme a souvent présidé aux relations entre les deux clubs, Bourdages ne se réjouit pas des revers de fortune (dans tous les sens du terme) de son rival haut-rhinois. « Sincèrement, j'aurais préféré pouvoir un jour affronter le HCM dans des derbies qui auraient attiré du monde. Le plus désolant, dans l'histoire, c'est qu'on a le sentiment que des clubs comme Mulhouse et Tours ont tronqué le championnat. Sans eux, Grenoble serait peut-être champion de France. » Désireux toutefois de ne pas s'appesantir sur les mésaventures du HCM et de son dauphin tourangeau, le technicien strasbourgeois préfère se concentrer sur la saison à venir. « Comme l'an passé, notre premier objectif sera modeste : les play-off. Montpellier me semble également très bien armé et ça risque d'être palpitant. Aujourd'hui, nous sommes tout près de disposer du budget nécessaire pour monter (Ndlr : 400000 euros environ, contre 600000 nécessaires en Ligue Magnus). Une part importante passe dans nos frais de déplacements quand la patinoire du Wacken n'est pas prête. L'an prochain, cette part pourra être consacrée au recrutement. La Ligue Magnus n'est donc pas utopique (les deux premiers des play-off monteront).»