Articles de Juillet 2005

Jean-Pierre Walter (adjoint au maire de la ville de Mulhouse chargé des sports) : "Je suis effondré, c'est vraiment un énorme gâchis ! C'est incroyable d'être rétrogradé en Division 3 après avoir conquis le titre de champion de France. J'ai personnellement accompagné Paul Heyberger, le président du HCM, auprès des banquiers pour prouver que la Ville soutenait le club. Et pour une fois, nous étions parvenus à nous entendre avec le Conseil régional et le Conseil général pour aider le HCM. Mais n'ayant pas connaissance du dossier complet, et n'ayant pas tous les éléments en main, je peux difficilement commenter la décision qui frappe le hockey mulhousien. Même si nous savons que les difficultés étaient sous-jacentes depuis un moment... C'est une catastrophe pour le club, pour les joueurs et pour Christer Eriksson qui est un entraîneur formidable. L'AEHF prend un sacré risque tout de même. À mon avis, ce qui a été déterminant dans la décision de l'AEHF, c'est l'énorme dépassement de la masse salariale. Cela a quelque part piégé le championnat. [...] Si le club est relégué en Division 3, la dette de 300 000€ sera toujours là. Et les partenaires risquent fort de ne plus suivre le club dans ces conditions. Le club va-t-il déposer le bilan ? On n'avait vraiment pas besoin de ça ! L'année du titre en plus, c'est vraiment idiot d'en arriver là !"

Maurice Rozentahl (attaquant du HCM, international français) : "Ça me fait vraiment de la peine. Moi, je suis un joueur de hockey et je n'étais pas au courant de tout ce qui se passait au club. C'est Fabrice Lhenry qui vient de m'apprendre la nouvelle. Et je suis vraiment déçu. J'ai du mal à comprendre ce qu'on reproche à Mulhouse car, apparemment, ça redevenait sain financièrement. Cette relégation en Division 3, c'est aux frais des joueurs. La Commission aurait dû être plus indulgente au lieu de foutre en l'air un club de la sorte. Le HCM a pourtant fait des efforts pour rentrer dans le rang. Il fallait laisser repartir Mulhouse en disant de faire attention. Maintenant, pour nous autres joueurs, c'est une situation difficile. En gros, je suis dans la m... Je pensais que le dossier allait passer et je n'ai pas regardé vers d'autres destinations. Je pense également aux joueurs qui avaient décidé de venir à Mulhouse et qui pensaient pouvoir construire quelque chose. C'est beaucoup de travail pour rien. J'ai vraiment du mal à comprendre."

Fabrice Lhenry (gardien du HCM, international français) : "Je me doutais un peu de cette fin. Mais, on espérait tous ici que le club puisse encore s'en sortir. Je ne connais pas l'étendue du dossier, mais l'AEHF avait l'air de vouloir faire un exemple avec le HCM. Le club met tout de même les joueurs dans une situation délicate. J'étais déjà prêt à partir, mais pour l'instant tous les courriers que j'ai envoyés n'ont rien donné. Arrivé au 15 juillet, les équipes ont déjà bouclé leurs effectifs. En France, toutes les formations ont déjà leur gardien. On n'était pas au courant de toutes ces difficultés. On a toujours été payés en temps et en heure, on ne se doutait vraiment de rien."

Christer Eriksson (entraîneur du HCM) : "Aujourd'hui, je pleure pour les joueurs qui se retrouvent sans club, je pleure pour les personnes qui travaillaient pour le HCM et je pleure pour mon sport, le hockey sur glace. Je suis sous le choc. On avait tellement envie de construire un club solide ici à Mulhouse. Maintenant, des erreurs ont été commises par certaines personnes. Lesquelles ? Je ne sais pas qui croire. Ce que je sais, c'est que Mulhouse ne méritait pas ça et que du côté de la Fédération, quoiqu'on en dise, on ne voulait pas aider le club à trouver une solution. À l'arrivée, je suis déçu de la fédé et déçu de mon club."