Articles de Decembre 2004

Jeudi dernier, les caméras de Sport+ entouraient la patinoire tourangelle. Le chaîne sport de Canal+ retransmettait en direct le match avancé de la 17e journée de la Ligue Magnus qui opposait Tours a Angers (9-2). Du hockey à la télé ? Un plaisir devenu trop rare. Et surtout trop chère pour les clubs. Car l'addition est salée et porte les couts de retransmission à 20000€ en moyenne par match...

Et si les "Diables noirs" ont pu glisser sur les programmes de la chaine cablée, c'est grave aux collectivités locales et aux partenaires privés qui ont bien voulu mettre la main à la poche. "La ville de Tours et le club des partenaires du ASGT ont assuré la moitié du financement, nous avons apporté le reste", explique Luc Tardif, président de l'Autorité Exécutive du Hockey Français (AEHF). 20000€, pour être sous les feux de la rampe : une enveloppe disproportionnée quand on sait qu'avec cette somme, un club s'assure quasiment les services d'une recrue étrangère pour une saison. Payer pour etre diffusé sur une chaine payante, étrange paradoxe qui pousse le hockey hors du champ des caméras.

Si le hockey n'a pas les moyens de lutter face aux disciplines reines comme le football ou le rugby, la discipline devrait pouvoir jouer des crosses et se trouver une place quand part entre le basket, le hand ou le volley. Certes, les glaces de la Ligue Magnus ne se prêtent pas totues au travelling. "Grenoble, Amiens et Rouen sont quasiment les seuls clubs à offrir les exigences d'une retransmission télé", note le journaliste de Sport+, Nicolas Baillou. "Ensuite viennent les structures de Mulhouse, de Briançon et de Tours, mais on ne peut pas tourner avec les memes. Alors outre les frais de retransmission, il faudrait que les clubs assument aussi les coûts d'une remise en configuration... Ça fait beaucoup".

Alors entre la télé et le hockey, le refrain du célèbre "Je t'aime, moi non plus" n'en finit pas de résonner. Pourtant il y a douze ans - douze ans déjà - la glace olympique d'Albertville avait vu naître une soudaine ferveur, emportant avec elle, les fidèles des patinoires et les autres nombreux, qui s'étaient plu à supporter ces héros casqués. Alors, tout le monde y a cru, les télés, Canal et Eurosport en tête. Et puis, plus rien.

Alors que la Fédération Française des Sports de Glace glissait sur une mauvaise pente, les télés se sont éloignées. "Cette année nous avons signé un partenariat avec Sport+. L'objectif principal est d'essayer de fixer un rendez-vous régulier avec les moyens dont nous disposons" insiste Luc Tardif. "C'est pourquoi, nous sommes partis sur les bases d'une rencontre par mois. Ce qui représente quelques 120000€. Sport+ nous aide a auteur de 50000€, mais apres c'est a nous de nous débrouiller."

Pour ce mois de décembre, le représentant du hockey français avait proposé de retransmettre Grenoble-Mulhouse mais, l'issue fut tout autre. "Nous avions sollicité Tours et Grenoble pour le mois de décembre, et c'est vrai, nous aurions aimé profité des lumieres de l'affiche Grenoble-Mulhouse pour officialiser notre partenariat avec Sport+, mais nous avons rencontré des problemes de calendrier. Tout d'abord parce que les dirigeants de la chaîne, Michel Denisot en tete, ne pouvaient pas se libérer. Ensuite parce que la somme n'aurait pas pu etre avancé par le club. Mais ce n'est que partie remise." Le boss du hockey est confiant, la Fédération serait en passe de signer avec un sponsor quilui permetrrait d'envisager l'avenir plus sereinement." Cela se jouera entre La Poste, Skoda et un assureur connu", précise-t-il. La suite au prochain épisode.

Une démarche de communication

Jean-Luc BLACHE (président des Brûleurs de Loups): "Compte tenu des délais, il nous était impossible d'avoir la réactivité nécessaire avec nos partenaires pour réunir la somme. Mais, si nous avions eu plus de temps, nous l'aurions sans doute fait pour cette affiche face à Mulhouse. L'an dernier nous sommes passé trois fois sur Eurosport à des heures de grandes écoutes, soit autant ou presque que nos voisins du GF38 (Ligue 2)ou du FCG (Rugby). Nous avions payé pour la Coupe de France car cela faisait partie du cahier des charges de l'organisateur (Grenoble avait obtenu l'organisation plusieurs mois avant de s'y qualifier). Mais pas pour les deux matchs de la finale du championnat ( face a Amiens) car pas un des finalistes n'avait signé quoique ce soit (c'est la fédération qui avait dû payer, NDLR). Pour nous, payer autour de 20000€ une retransmission télévisée est un investissement, une démarche de communication, dont nous retirons un prestigue accru."