Articles de Octobre 2004

C’était il y a dix mois et demi contre Amiens, le 13 décembre 2003. Malgré un but d’Aimonetto inscrit à la toute dernière seconde, les Gothiques s’inclinaient sur la glace des Diables noirs (6-4) et Tours se qualifiait in extremis pour la Coupe Magnus à la place de Rouen, qu’elle avait battue deux semaines plus tôt (5-4).

À l’époque, beaucoup de monde avait crié au scandale. Certains avaient même accusé le futur champion de France d’avoir levé le patin pour éliminer l’un de ses plus sérieux concurrents et priver les Normands d’un huitième sacre. Et puis l’ASGT a rétabli la vérité en s’offrant deux nouvelles victoires sur les Picards, le 20 janvier à la patinoire municipale (5-4, après prolongation) et le 28 février au Coliséum (2-3).

Aujourd’hui, Tours et Rouen se retrouvent non plus dans un contexte de sauvetage, mais pour la première place. Les deux formations comptent le même nombre de points après huit journées : sept victoires pour une défaite. À domicile, début octobre face à Briançon (3-4), pour l’ASGT. À l’extérieur contre Mulhouse ce week-end (4-2), pour les Rouennais.

Il n’empêche. Derrière ce match au sommet, chacun garde à l’esprit ce qui s’est passé la saison dernière et y va de son petit grain de sel sur une plaie pas encore tout à fait cicatrisée. « C’est nous qui avons éliminé Rouen », clament les supporters de l’ASGT qui imaginent les Dragons arriver tout à l’heure avec « la crosse entre les dents. »

“Rouen vient ici pour essayer de nous mettre une volée”

Revanchards, les hommes de Guy Fournier et de Franck Pajonkowski le sont, bien évidemment, mais contre eux mêmes avant de l’être vis-à-vis de l’ASGT. « Cela n’est pas Tours qui nous a faits mal », assure Pajonkowski. « Il y avait d’autres équipes. Maintenant, ce qui s’est passé la saison dernière, on ne va pas revenir dessus toute l’année. Nous, cela fait longtemps qu’on l’a mis de côté. »

Oubliées la victoire en Coupe de France et la finale de la Coupe Continentale, donc. Rouen s’est fixé un seul objectif cette saison, la coupe Magnus. Et elle compte bien y arriver.

Grâce aux retours de Guillaume Besse et d’Éric Doucet, les artisans du titre 2003, les arrivées de l’attaquant tchèque Ludek Broz (Brest), et des défenseurs Jonas Elofsson (Suédois) et Stéphane Robitaille (Canadien), le club a en tout cas rebâti une grosse équipe, résolument tournée vers l’offensive (7 buts par match, en moyenne).

De toute évidence, elle donnera tout à l’heure beaucoup de fil à retordre aux équipiers de François Gleize. Mais les Tourangeaux, par l’intermédiaire de Bob Millette, se disent prêts : « Ce n’est pas un match d’enfants, mais d’hommes qui nous attend. C’est officiel, la hache de guerre est déterrée. Rouen vient ici pour nous rentrer dedans et essayer de nous mettre une volée. Pour ce qui s’est passé l’an dernier et parce que c’est la première place qui est en jeu. C’est pourquoi j’ai décidé de remettre Sopko dans les buts. » Un garçon calme au milieu de toutes ces émotions.