Articles de Septembre 2004

Depuis deux saisons maintenant, les « Corsaires » dunkerquois ont comme capitaine de corvée, Karl Dewolf, un enfant du pays. Né il y a un peu plus d'une trentaine d'années dans ce terroir nordiste, ce solide gaillard (1,90m, 90 kg) chausse sa première paire de patins dès l'âge de huit ans. « C'est tout bête », assure-t-il, « un jour, j'ai suivi mon frère Frantz à la patinoire. Ca m'a plu. Je n'ai plus jamais décroché ! » L'aventure est en marche.

Quelques saisons plus tard, alors qu'il n'a que 15 ans, l'équipe de France des moins de 18 ans lui ouvre ses portes. » Un merveilleux souvenir », glisse-t-il au passage. Tout s'enclenche. Fin des années 80, ce cadet fait ses premiers pas en équipe première alors en Nationale 1.

Cependant, rapidement le jeune homme souhaite s'émanciper. Il effectue ainsi un saut de puce et s'engage chez le voisin valenciennois. « Depuis un petit moment, je savais que je voulais gagner ma vie en jouant au hockey. Dunkerque ne pouvait pas m'offrir ce luxe. Valenciennes me permettait de ne pas brûler les étapes », se souvient-il.

À peine deux saisons plus tard et une expérience malheureuse à Reims - « je n'ai jamais pu m'y adapter » - il dépose ses valises à Amiens, un cador hexagonal. « Je ne savais pas que je m'engageais alors pour neuf années ! (.) J'ai trouvé un club qui correspondait à mes espérances. Tout était pris en charge. J'étais professionnel, je n'avais juste qu'à penser au hockey. J'en rêvais ! »

L'un des plus capés de l'histoire

Les résultats ne se font pas attendre. Au final, trois finales nationales disputées et une consécration en 1998. « C'est inoubliable ! Mais, il n'y a pas eu que cela. La victoire en coupe d'Europe l'année précédente face au Dynamo Moscou (2-1) était également extraordinaire. On était un groupe indissociable. J'ai appris énormément là-bas. En fait, j'ai grandi étant adulte à Amiens. »

Parallèlement, la reconnaissance internationale s'emboîte naturellement. Il devient une pièce maîtresse de la défense française avec deux olympiades en 1998 à Nagano et Salt Lake City en 2002. « Ce que l'on peut ressentir est inexplicable. Plus qu'un grand frisson, c'est inoubliable. Quand Jean-Luc Crétier s'impose en descente, sur l'aire d'arrivée, on est aussi heureux que lui. Ce n'est pas notre médaille mais presque. »

Sept championnats du monde viennent également se greffer à cet ensemble, qui fait de lui l'un des joueurs français les plus capés de l'histoire avec 250 sélections. « C'est valorisant, c'est certain mais on apprend tous les jours. On n'a jamais fait le tour. »

Maillon important de la remontée éphémère des Bleus en groupe A avec trois buts à son actif en 2002, il a semble-t-il aujourd'hui tourné la page internationale pour se consacrer à son club de jeunesse. « On retourne en groupe B. Ce n'est vraiment pas le bonheur ! Mais, cette élite est un autre monde ! Aujourd'hui, il faut savoir laisser sa place aux jeunes. Ma principale préoccupation est Dunkerque avec qui je veux relever un dernier défi et communiquer ma passion du hockey. »