Articles de Septembre 2004

Quelle soirée à la patinoire ! Le public parfois sévère avec ses protégés en a eu pour son argent. Quasiment soixante-dix minutes d'un bon spectacle et d'un intense suspense car si les Dijonnais devaient sur le papier ne faire qu'une bouchée de modestes « Corsaires » dunkerquois à la dérive avec 33 buts encaissés en trois rencontres, il n'en fut rien. Au final, tout le monde est content puisque Dijon engrange deux nouveaux points et Dunkerque ouvre enfin son compteur. « Vu comme ils se sont donnés, il aurait été injuste qu'ils ne soient pas récompensés », reconnaîtra d'ailleurs Daniel Maric après le match.

Pourtant privés de leurs deux Canadiens, Martindale et Charrette, virés dans la semaine par leur entraîneur Dewolf puis de Becuwe en tout début de rencontre (entorse au genou), ces Nordistes se sont sortis les tripes sur la glace. Il faut dire que le 14-2 encaissés trois jours auparavant avait laissé des traces si bien que le président du club, M. Thomas, qui a exceptionnellement fait le déplacement en Bourgogne, avait posé un ultimatum à ses joueurs. En cas de lourde défaite à Dijon, tout le monde sans exception passait à la trappe. Un message reçu cinq sur cinq.

Ajoutez à cela un scénario catastrophe pour les Ducs, rapidement menés sur une erreur de défense, et une insolente réussite du portier visiteur, Macrez, auteur de la bagatelle de 70 arrêts dont quatre du bâton. Incroyable ! Egalement sauvé par son poteau, il a longtemps reculé l'échéance. « A Clermont, on a eu deux lancers dans le premier tiers et on marque à chaque fois. Aujourd'hui, on a tout de même près de 70 tirs ! C'est comme ça, un jour ça rentre facilement et l'autre on galère. Il faut faire avec. On a couru après le score et en plus il a eu de la chance. Mais, je lui tire mon chapeau car il a travaillé pour l'avoir », analyse Daniel Maric.

« On a vraiment été la chercher »

Ultra-dominateurs (13 shoots concédés), les Dijonnais ont certes pêché dans le dernier geste et parfois par manque de lucidité mais la persévérance et l'abnégation avec laquelle ils ont forcé le courant des choses se révèlent être un élément très positif. « On ne peut pas dire qu'on jouait mal », souligne Julien Tiphaigne « Mais, il y avait toujours un patin ou leur gardien pour arrêter ou dévier le palet. On a campé dans leur camp et sur une petite glace, ce n'est pas évident de faire la différence face à une équipe qui bétonne. Heureusement, à force de tenter, on a été récompensé. On a vraiment été la chercher ! », conclu l'ancien capitaine, visiblement soulagé par ce dénouement.

D'autre part, malgré le doute qui s'est instauré dans les têtes dijonnaises devant cette situation improbable, les Ducs sont restés extrêmement disciplinés. Certainement la clé du succès. « On a été patient. On a pris pas mal de coups. Il y a eu de nombreux accrochages non sifflés mais malgré ça, on n'a pas répondu ce qui a été déterminant », renchérit Daniel Maric.

Finalement, même si beaucoup de détails restent à peaufiner, le coach dijonnais peut s'estimer heureux de la copie rendue par ses ouailles. « On a été peut-être été impatient dans les lancers, c'est la seule petite chose que je puisse reprocher à mes joueurs. La supériorité reste aussi à travailler mais ce soir, je suis satisfait des deux points et de la manière. »

Nilsson out. - Souffrant d'une grosse pubalgie, le gardien suédois du CPHD, Ola Nilsson, est indisponible pour 4 semaines au minimum.

Dewolf : « On a travaillé comme des chiens ! »

Julien Tiphaigne (CPHD) : « On a fait appel à moi lors de la préparation lorsqu'il manquait beaucoup de joueurs. Je l'avais dit en mai dernier que cela ne me dérangeait pas de donner un coup de main. Comme je n'ai pas de boulot, c'est toujours mieux de jouer au hockey que de ne rien faire. Rien n'est déterminé pour autant. »

Karl Dewolf (entraîneur de Dunkerque) : « Je n'en attendais pas moins que ce qui s'est passé ce soir. On a su s'impliquer physiquement et jouer avec le palet même si parfois, ça n'a pas été joli. On n'a pas une équipe hyper talentueuse, il faut jouer avec ses armes à savoir le cœur. On a travaillé comme des chiens mais le résultat est là. Il n'était pas super important d'en remettre un deuxième. On avait un but d'avance, il fallait avant tout gérer et ne pas se découvrir. »