Articles de Septembre 2004

Recherche gardien désespérément, telle pouvait être le libellé d'une petite

annonce formulée par les dirigeants du CPHD. Jugez plutôt, après le départ

estival plutôt tumultueux de Neckar, le public bourguignon a vu défiler

Jonfeldt, Stanga puis Nilsson, le tout en moins d'un mois. Croyant dénicher la

perle rare, les Dijonnais ont toutefois déchanté à l'annonce de la blessure de

ce dernier. Une pubalgie tenace qui le prive de glace durant les quatre

prochaines semaines au minimum. Une situation poissarde pour le club

côte-d'orien obligé de rappeler Mathieu Brigand pour la venue de Dunkerque

alors qu'il n'avait plus chaussé de patins depuis plus d'un an. Bonjour

l'angoisse !

Une situation peu banale que Gregory Fougère, initialement second gardien, a su

parfaitement profiter. Impeccable voire brillant, à chacune de ses sorties, ce

jeune homme est en train de devenir l'un des piliers de ce CPHD nouvelle

formule. Un constat pourtant pas évident à établir il y a un mois de cela tant

sa première saison sous le maillot dijonnais avait été timorée. « L'an passé,

pour diverses raisons personnelles et une mésentente avec Neckar, ce n'était

pas trop ça. Aux entraînements, je n'étais pas transcendant. Je comprenais

parfaitement le fait de ne pas jouer. Aujourd'hui, la situation est totalement

inversée. Je suis bien dans le groupe. Tout le monde tire dans le même sens. Il

y a vraiment un groupe sympa, ce qui me permet d'être bien dans mes patins. »

« Je ne m'en fais pas »

Toutefois, l'ambiance du groupe n'est pas la seule explication à cet

épanouissement. « Après cinq saisons passées en tant que titulaire au

Mont-Blanc, je savais que je n'étais pas devenu nul du jour au lendemain. Je me

suis donc remis en question. Je me suis également mieux préparé que l'an passé,

notamment physiquement. J'ai beaucoup couru. Puis, j'arrivais en terrain connu,

j'étais déjà plus l'aise. Aujourd'hui, tous ces facteurs me permettent d'être à

mon top physique et mental. »

Gonflé à bloc après le sans-faute dijonnais, il aborde l'avenir en toute

confiance, histoire de mettre les points sur les i. « À Chamonix, alors que

j'étais en équipe de France juniors, on ne m'a jamais donné ma chance.

Aujourd'hui, je l'ai saisie et j'espère ainsi prouver qu'un Français peut faire

aussi bien que certains étrangers. » Un brin revanchard, il a toutes les cartes

en main pour devenir un élément moteur de la bande à Maric. « Je ne suis pas

venu à Dijon pour cirer le banc. Je me sens capable de durer. J'ai envie de le

démontrer et prouver qu'on peut me faire confiance. Maintenant, ce qui

arrivera, je n'en sais rien, je le prends 'à la cool'. Mais, une chose est

sûre, je suis tranquille. » Une sérénité à toute épreuve que ni Grenoble (à

Dijon dès mardi), ni l'arrivée d'un autre concurrent direct, ne trouble. « Je

prends comme ça vient. C'est d'ailleurs plutôt excitant de jouer Grenoble. J'ai

plaisir à jouer contre une telle équipe. Dans ce genre de match, on n'a pas de

pression. Pour le reste, à partir du moment, ou il y a une concurrence saine,

tout va bien. Je ne m'en fais pas. »