Articles de Aout 2004

Le Super 16 laisse la place à la Ligue Magnus. Pourquoi ce changement ?

« On ne veut plus être tributaire d'un nombre. Si à terme on reconcentre ce championnat, on ne sera pas obligé de rechanger de nom pour la énième fois. »

- Quel est votre commentaire sur la poule unique ?

« Je n'ai jamais été favorable à ce schéma. Il y a plusieurs raisons à cela. D'une part, c'était la solution la moins onéreuse et d'autre part les deux groupes permettaient aux gros clubs de faire jouer leurs jeunes et donc d'égaliser les chances. De plus, en France, on est dans une configuration semi-professionnelle et cette poule unique suppose un nombre de matches plus importants notamment le mardi. Avec les trêves à sauvegarder et l'équipe de France, c'est difficilement gérable. »

- Cela implique-t-il un prochain changement de formule ?

« Non. Le hockey a besoin de stabilité. On va voir ce que cela donne puis établir une grosse réflexion tous ensemble à ce sujet avec une visibilité à long terme pour que les clubs adaptent leur politique sportive. »

« Des bonus pour les équipes qui abritent des joueurs français »

- Que pensez-vous du nombre croissant d'étrangers dans ce championnat ?

« Ça me rend malade ! On avait convenu d'un gentleman agrement mais peu de monde le respecte, c'est lamentable. Et, compte tenu de l'arrêt Bosman, on ne peut pas empêcher les clubs d'engager dix ou douze étrangers. On compte néanmoins entamer des discussions avec tous les clubs et établir des bonus pour les équipes qui abritent des joueurs français. »

- Le calendrier a tardé à sortir des cartons. Quelles en sont les raisons ?

« Certains clubs (Rouen, Anglet, Tours notamment) indisciplinés ont retardé tous les autres. Financièrement et/ou administrativement, ils n'ont pas été sérieux. On va d'ores et déjà fixer des objectifs à tous les clubs pour la saison à venir. Ceux qui ne s'y soumettront pas seront rétrogradés. Les bons élèves ne devant pas payer pour les mauvais. »

- Quels sont les remèdes pour éviter ces dérives financières ?

« On a fixé à 55 % du budget total, le plafond de la masse salariale. On encourage les clubs à développer leur sponsoring. Puis, on a forcé quelques clubs comme Clermont, Tours et Amiens à baisser cette masse salariale. Il en va de leur survie. Notre contrôle doit être perçu comme une aide et non comme une police. »

Des finances à l'agonie

- Beaucoup de rumeurs circulent, quel est l'état des finances du hockey français ?

« L'héritage laissé par les dirigeants de la FFSG est catastrophique. Le budget a été géré de façon irresponsable. On a notre autonomie mais on n'a jamais eu aussi peu de moyens. On ne va pas pleurnicher mais quand on constate que le budget hockey a été dépensé à 93,65 %, cela fait mal. »

- Vous parlez d'un budget extrêmement serré, vous devrez donc trouver des financements extérieurs.

« Je continue à avoir des contacts réguliers avec Eurosport et Sport +. On souhaite vendre sous certaines conditions quatre matches à savoir la finale de la coupe, les matches de la finale du championnat et puis le all-star qui sera mis sur pied. J'aimerais d'ailleurs que la finale du championnat se dispute en trois de cinq (trois manches gagnantes) et non deux de trois. On se laisse jusqu'au 1er janvier pour réunir toutes les conditions et monter nos capacités à revaloriser l'image du hockey sans renvoyer la facture aux clubs. »

- Êtes-vous optimiste ?

« Je suis un peu inquiet en raison de la situation actuelle mais ces difficultés n'entament pas notre volonté. On ne lâchera pas le morceau. »