Articles de Fevrier 2004

Ça faisait bien longtemps que le navire du HC Mulhouse n'avait plus été brinquebalé de la sorte. Depuis l'automne 2002, il s'était habitué à voguer paisiblement dans les eaux calmes d'un Super 16 à sa mesure, laissant bien souvent dans son sillage de longues séries de victoires. Depuis le début de l'année, le ciel s'est pourtant soudainement obscurci au-dessus des Scorpions. La semaine dernière, ils ont même été pris dans une violente tempête qui les a vus s'échouer à deux reprises face au roc grenoblois (5-1, 2-1) et perdre deux éléments en route (Pavol Segla et Vincent Bringuet, touchés au genou). Rien de bien rassurant à une semaine de disputer la demi-finale de la Coupe de France à Rouen et à un mois d'attaquer les quarts de finale du championnat. Mais rien de dramatique non plus. Car le HCM, qui a déjà prouvé cette saison qu'il était capable de mettre au tapis n'importe quel adversaire, prétend n'avoir pas encore dit son dernier mot. Et les coéquipiers du capitaine Lionel Bilbao ne désespèrent pas de retrouver le bon cap durant le cycle retour de la Coupe Magnus. Ce soir, ils auront d'ailleurs une première opportunité de renouer avec la victoire face à Dijon. Un adversaire à leur portée -les Bourguignons traînent actuellement des patins en queue de peloton (avec 5 points)- mais contre lequel ils devront impérativement remplir certaines conditions pour espérer l'emporte.

Retrouver le chemin des filets.

Avec seulement 18 buts inscrits lors des huit rencontres de la Coupe Magnus, le HC Mulhouse est offensivement le plus mauvais élève de la classe. Alors que les Scorpions tournaient à 4,7 buts de moyenne en première phase, les voilà désormais à 2,25 buts. Une baisse logique étant donné le niveau plus élevé de la concurrence mais trop importante pour espérer jouer les premiers rôles. La perte de vitesse de la « ligne rouge » (Segla-Ballet-Jokinen), gloutonne et destructrice de septembre à décembre, est forcément à l'origine de ce déficit offensif. Et l'indisponibilité de Segla, le meilleur passeur du HCM, pour toute la fin de saison, n'a pas arrangé les affaires du coach suédois : « Face à Dijon, je vais être obligé d'aligner deux juniors aux côtés de Jokinen. Je n'ai pas le choix si je veux préserver les deux autres tridents (Michou-Bilbao-Chassard et Kazda-Croz-Brisard) ». Ces deux dernières lignes devront donc faire preuve d'un maximum de réalisme pour « tirer » à nouveau le HCM vers les sommets.

Faire preuve de rigueur

Souvent hésitants, les Scorpions ont surtout été trop généreux avec leurs adversaires depuis la reprise du championnat le 13 janvier. « Nous offrons beaucoup trop de cadeaux sur des erreurs stupides » répète à l'envi Christer Eriksson. Alors que leur collectif et leur jeu bien huilé faisaient leur force, les Mulhousiens se sont inexplicablement compliqués l'existence depuis plusieurs rencontres, recherchant trop souvent des exploits individuels. « On doit retrouver les bases de notre système qui est basé sur un jeu simple et efficace. Si on joue notre jeu, on sait de quoi nous sommes capables ».

Juguler Miroslav Pazak

Le 31 janvier dernier, lors du match aller où Dijon l'a emporté 5-3, l'attaquant bourguignon s'était fait un plaisir de signer un but et deux assistances face à son ancienne équipe. Toujours bien placé, le meilleur buteur du championnat avec 18 réalisations est un véritable poison. « Il est déjà très fort alors il ne sera pas nécessaire de lui donner des cadeaux, prévient Eriksson. Il n'y aura pas de plan anti-Pazak car ce n'est pas Zidane non plus. Si nous jouons à notre vrai niveau, il n'y aura pas de problème. Je compte aussi beaucoup sur notre gardien (Lhenry) pour nous montrer le bon chemin. Et puis sur nos supporters ! Ce soir, plus que jamais, ils doivent jouer le rôle du sixième homme. Personne ne doit jeter l'éponge ».