Articles de Fevrier 2004

Mercredi soir après la rencontre, Christer Eriksson n'a pas souhaité s'éterniser aux abords des vestiaires. Le résultat aurait pu lui permettre de partir l'esprit tranquille. La manière dont il a été obtenu l'en a empêché. Car le Suédois n'a pas fait de détail. Ses joueurs ne l'ont pas convaincu. Il s'attendait à une réaction, il retiendra surtout les deux points.

Après dix bonnes minutes en début de rencontre, le jeu s'est liquéfié et les « Scorpions » ont semblé perdre peu à peu toute confiance après l'égalisation de Pazak. Un doute récurrent qui s'empare des Mulhousiens depuis quelques temps, comme si la pression leur posait grande difficulté. Après le match, Christer Eriksson rapportait d'ailleurs une anecdote illustrant parfaitement l'état d'esprit dans lequel s'alignent actuellement ses joueurs.

La scène se déroule avant le match, pendant la séance de vidéo destinée à mettre l'accent sur les erreurs commises lors des matchs antérieurs pour pouvoir ensuite les faire disparaître. « La cassette défilait. Ils regardaient mais semblaient tous ailleurs. Il y aurait pu avoir n'importe quoi sur l'écran, l'attitude aurait été la même. »

Pour insister sur une action, il rembobine la bande et les joueurs patinent alors en arrière. Sur certains visages il voit apparaître des sourires. « J'ai compris à ce moment qu'il leur aurait été plus profitable que je leur passe un dessin animé. Ils ne voulaient pas voir de hockey. » Ils avaient besoin de penser à autre chose, d'évacuer une pression de plus en plus pesante.

Un constat inquiétant pour celui qui avait décelé le problème depuis fort longtemps à l'entraînement. Il s'est encore accentué en match hier soir. « On a joué complètement à l'envers. » disait-il. Presque impuissant il a dû admettre que parfois les discours tactiques et techniques, aussi percutants soient-ils, ne servent plus à rien. « L'entraînement n'est pas la solution à nos problèmes en ce moment. »

Le mal est plus profond et la guérison est ailleurs. Changements de ligne, entretiens, rien n'y a fait. Devant l'obstacle, il a même dû se résoudre à faire monter des défenseurs pour porter le danger en attaque. Des défenseurs qui ont peut être moins gambergé à l'approche du but que des attaquants qui ne parvenaient plus à en marquer.

Juho Jokinen en est la parfaite illustration. Buteur dans toutes les positions en première phase, il est aujourd'hui au creux de la vague. Cela a commencé par des occasions créées mais ratées. Cela s'est poursuivi par le manque d'occasion. Mercredi, s'il a réussi une assistance, il a également raté un penalty. Avant de regagner son banc tête basse, presque résigné.

Heureusement, dans cette série noire, les « Scorpions » ont réussi à s'imposer, sur le fil, grâce à un but de Ballet en fin de rencontre. La bonne nouvelle de la soirée pour leur entraîneur. « Honnêtement, je n'ose pas imaginer ce que cela aurait pu donner en cas de défaite ce soir. » Cette victoire pourrait être le premier rayon de soleil dans un ciel bien gris. Devant eux, les « Scorpions » ont désormais une semaine décisive avec un déplacement à Tours, lanterne rouge de la poule Magnus et une visite à Rouen pour la demi-finale de la coupe de France.