Dijon descend de son nuage

 

Article Le Bien Public (17 novembre 2003)

Après quatre succès consécutifs, la série des hockeyeurs dijonnais s'est brutalement arrêtée sur la glace du leader grenoblois (défaite 9-5). La pilule est amère.

Invaincus depuis quasiment un mois maintenant, les Ducs n'ont pas pesé bien lourds dans la balance, samedi, devant l'armada grenobloise. Pourtant, excellemment organisée, défensivement au point, la bande à Maric se déplaçait avec l'espoir de contrarier le plus possible cette machine à gagner. 

Cependant cette légitime ambition a été réduite en poussière en raison d'une entame catastrophique. Menés 3-0, après six minutes de jeu, les carottes furent rapidement cuites pour les Dijonnais : « On est monté sur la glace la peur au ventre », soupire Franta Neckar « J'ignore pourquoi, mais c'est ce que j'ai ressenti. On a été incapable de maîtriser le palet et de se faire une passe correcte. » 

Le calvaire ne s'est pas arrêté là. Le gardien dijonnais de poursuivre : « Durant tout le premier tiers, on les a regardés joué. Cela m'a rappelé Clermont. On prend quatre buts sur quatre rebonds. Sur chaque but, on fait une erreur ». Un véritable scénario catastrophe. Ainsi, les Dijonnais, qui avaient prévu d'attendre et de casser le rythme infernal, habituellement proposé par les mobylettes grenobloises, se sont retrouvés pris à la gorge. Pris également sur l'agressivité, les Bourguignons n'ont pu que constater les dégâts. Avec quatre buts dans la musette après la première période, la messe a été rapidement dite.

Toutefois, bafoués, châtiés et cabossés dans tous les sens, les Dijonnais ont su trouver les ressources et relever la tête dès l'entame du second tiers qu'ils ont allégrement remporté (4-2) avec une nouvelle fois Miroslav Pazak, auteur d'un doublé.
« Nous au moins, on a réagi. Mardi dernier en coupe de France, j'ai vu Villard ici même, ils ont mis trois shoots dans la partie. On aurait dit des cadets contre des seniors. Grenoble, c'est super fort, bien plus que l'an passé », commente pour sa part, le coach côte-d'orien, Daniel Maric. « Là-bas, lorsqu'il est 20h55 et que le boulot n'est pas fait, ils restent sur la glace jusqu'à 22h30 s'il le faut. Nous, on doit rendre la glace à 21 heures. Voilà la différence, ce sont des professionnels qui ont reçu, samedi, des amateurs. Durant la semaine dernière, on n'a pu s'entraîner que trois fois. Non, vraiment, même si quelques détails restent à peaufiner, je n'ai rien à reprocher à mes joueurs. »

Briançon dans la ligne de mire

Un travail perturbé durant la semaine, voilà bien une autre raison de cette déroute en Isère. Franta Neckar, tout comme son entraîneur, en est également conscient : « On n'a pas été dans le rythme. J'ai eu l'impression de recommencer une nouvelle saison. Personnellement, je n'avais pas joué depuis 15 jours et je l'ai lourdement ressenti. La plupart des Grenoblois, ont tourné comme des avions avec l'équipe de France le week-end dernier, puis, ils ont joué mardi passé. »
Tout de même, le constat est implacable, neuf buts encaissés, il y avait bien longtemps que pareille mésaventure n'était arrivée au CPHD. Reste à savoir si ce traitement de choc n'aura pas trop d'incidence sur l'avenir et ce dès samedi prochain avec la capitale réception de Briançon : « La meilleure chose à faire est d'oublier », conclut Franta Neckar. « Ce n'est pas catastrophique, cela peut arriver à tout le monde, il suffit de voir Mulhouse à Villard par exemple (défaite 1-5). Le remède est de travailler dur aux prochains entraînements et de retrouver le plaisir. » Le destin « magnusien » est à ce prix.

Jérôme Roblot

 

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