Molmy, l'écorché vif    

 

Article Le Bien Public (07 novembre 2003)

Sur la glace à Meudon-La-Forêt dès l'âge de trois et demi en raison d'un tempérament de feu : « Il fallait me canaliser » avoue-t-il, Wilfried Molmy se prend au jeu et remporte quelques années plus tard le titre de champion de France cadets (1997). Fort de ce succès, il quitte peu après le giron familial pour le réputé sport études de Reims : « Je voulais changer d'air pour connaître une certaine ouverture d'esprit et passer un cap sportif ». Grâce entre autre à d'autres finales nationales à son actif, ce défenseur de poche (1,74m, 74 kg) enfile les sélections en équipe de France juniors comme des perles : « Mon plus gros souvenir de hockeyeur reste notre titre de champion du monde des moins de 20 ans (groupe B). C'est inégalé, tellement fort. Cette année-là fut d'ailleurs d'une manière générale assez fantastique. » Petit à petit, il poursuit son bonhomme de chemin et l'intégration parmi l'équipe seniors s'effectue selon son expression de manière « toute douce » : « Lors de la dernière saison, celle du titre de champion de France, je faisais partie de la 4e ligne, celle des juniors. Quelque part, toute proportion gardée, j'ai apporté ma collaboration à ce triomphe ». Toutefois, cette ascension est stoppée nette par l'annonce le 25 juin 2001 du dépôt de bilan des « Flammes Bleues » rémoises : « Sans cette mésaventure, je ne serais sans doute jamais parti. C'était un vrai groupe de potes. Après, quand on se retrouve sur le marché des transferts, qu'on est un jeune français sans expérience, on n'a pas tant de proposition que cela. » Cependant, cette galère s'avère brève puisqu'un ténor du palet l'enrôle : « Brest m'a proposé de venir, c'était très alléchant. Dans ce genre de situation, on n'hésite pas longtemps avant d'accepter. »

Une renaissance sous le maillot dijonnais

Mais, le rêve breton s'évapore rapidement en une traînée de poudre : « Toutes les promesses que l'on m'a fait ne se sont pas vérifiées sur la glace. Pour moi, à moins de sortir de NHL, je ne vois pas comment un jeune peut réussir à Brest ! La preuve Thomas Gueguen qui était un espoir du hockey français ne joue pas non plus. Je n'ai pas eu la chance de me montrer. Ca été une année de perdue, un échec ». La rage au ventre, il débarque alors à Dijon et retrouve Aymeric Gillet, ancien copain de glace à Meudon, et Mathieu Bouché, coéquipier à Reims : « C'est un facteur qui a effectivement favorisé mon choix. Un autre étant le temps de glace que l'on me propose. Bien ou mal, c'est à l'entraîneur de juger mais ici au moins, j'ai la possibilité de faire mes preuves. Il aurait fallu que je reste au moins dix ans à Brest pour avoir autant de temps de glace ! » Après quelques difficultés passagères, l'apprentissage de l'élite se déroule à merveille : « Il m'a fallu reprendre confiance ainsi que tous les basiques. J'ai encore énormément de progrès à faire que ce soit mentalement, physiquement. J'essaie d'être simplement le mieux possible. » Un mieux particulièrement réussi à tel point que lorsque le CPHD Hockey Club se retrouve privé de deux éléments défensifs comme lors de cette dernière quinzaine, il relève le défi avec brio : « Le fait de défendre à quatre ne change rien. On se sent juste un peu plus fatigué à la fin du match. J'ai un challenge qui est de commettre le moins d'erreurs possibles. Je ne m'enflamme pas mais pour le moment, je suis comblé ! » 

Jérôme Roblot


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