Bilan à mi-saison avec Julien Tiphaigne
Article Le
Bien Public (01 novembre 2003)
« On
sait ce qu'il nous reste à faire »
Au
terme des matches aller, le capitaine du CPHD Hockey- Club, Julien Tiphaigne,
dresse un bilan du parcours des Ducs actuellement quatrièmes de la poule Est.
-
Julien, vous êtes toujours en course pour une deuxième qualification consécutive
pour la coupe Magnus, pourtant votre entame fut loin d'être exemplaire avec ce
camouflet clermontois (défaite 2-7). Quel souvenir en gardez-vous ?
« Ce fut un cauchemar total. Pourtant, sur le plan tactique, même si
on n'a pas réussi à le démontrer sur la glace auvergnate, on était prêt.
Preuve en est, à peine une semaine plus tard, on bat Epinal sans prendre de but
(2-0). Or, ce n'est pas en huit jours qu'on peut régler tous les problèmes défensifs.
Simplement, Clermont est le match typique du trou noir. »
- Cette rencontre a-t-elle révélé les limites du CPHD Hockey Club ?
« Je ne le pense pas. C'est un ensemble de choses aussi bien de notre
côté que du leur qui a fait que ce soir-là, cela ne s'est pas bien passé.
Pour eux, recevoir Dijon, huitième du dernier Super 16, c'était un événement.
Or, on n'est pas Grenoble non plus. On n'a peut-être pas su faire face. En
plus, on s'est sûrement mis la pression en se disant : « On doit les
battre pour tenir notre rang. »
« On n'a peut-être pas su faire face »
-
Qu'avez-vous retiré de cette mauvaise expérience ?
« Que du positif ! On a su rebondir immédiatement. Depuis, lors des
six dernières rencontres, on a tout le temps fait le boulot. Malgré les
absences de Jiri (Cilhar) et Robert (Vavroch), on a remporté le match capital
par excellence contre Epinal dès le samedi suivant. Ensuite, on a donné pas
mal de fil à retordre aux deux ténors que sont Mulhouse et Grenoble. Enfin,
les autres, on les a gagnés, c'est le principal.
- Grâce à ces victoires vous voilà remis en selle pour la qualification.
« On n'y est encore pas. Même si on commence à avoir un passé, on
reste toujours sur le fil du rasoir. Il suffit d'un petit grain de sable pour se
faire avoir. Depuis Clermont, toutes les rencontres contre les concurrents
directs sont des matches de coupe. »
« Toutes les équipes ont peur de venir à Dijon »
-
Quels sont les compartiments du jeu dijonnais à améliorer ?
« Tous ! Mais notre problème principal est l'application du système
sur les grandes glaces. A Dijon, on a nos repères, toutes les équipes ont peur
de venir chez nous. A l'extérieur, tout ça disparaît et on a
incontestablement du mal à être aussi solide. »
- On vous a souvent vu en difficulté et ce même en supériorité lorsqu'il
faut imposer votre jeu. N'est-ce pas inquiétant ?
« Non, c'est juste un problème de transition. Plus tu penses défensivement
et plus il est difficile d'aller jouer à l'attaque parce qu'il y a toujours un
frein qui te dit si je fais si ou ça, on peut se faire contrer et prendre un
but. Juste un exemple : contre Villard à 0-0, la première fois que je
passe les points d'engagement de la zone de Villard, on se fait planter. C'est
le genre de truc qui me fait penser : « Tant pis je reste à la bleue
et je deviens le troisième défenseur de l'équipe. »
- Quel est le niveau d'ensemble de votre équipe ?
« On a des joueurs au profil différent de la saison dernière. Cette
année, les défenseurs sont plus défensifs, c'est aussi pour cette raison
qu'on a plus de mal offensivement. On perd quelques cartouches dans ce domaine
mais globalement ce qu'on perd offensivement, on le gagne défensivement. Le
gros progrès se situe au niveau de notre troisième ligne. Gillet et Molmy ont
réalisé un super début de saison, au même titre que Gentilleau, Albano et
Bussat. Ils nous ont marqués des buts importants comme à Briançon notamment.
Au-delà de ça, ils n'en prennent pas, c'est un énorme plus. »
- La phase retour est-elle selon vous plus facile que celle qui vient de
s'achever ?
« Je ne sais pas. C'est surtout dans notre façon d'aborder les
matches qu'on va trouver la solution. Pour Clermont, si on les avait joués chez
nous de la même façon qu'on les a joués chez eux, on aurait perdu de toute
manière. Quoiqu'il arrive il y a toujours des gros matches qu'il ne faudra
surtout pas perdre. »
- Parmi eux un crucial, dès demain à Epinal.
« On doit gagner Epinal, Briançon et Gap. Si on en perd un de ces
trois là, on sera condamné à l'exploit soit à Villard, à Grenoble ou à
Mulhouse. Ce ne sera pas facile mais on sait ce qu'il nous reste à faire. »
Propos recueillis par Jérôme Roblot