Le HCM a pris son temps
Article L'Alsace (19 octobre 2003)
Il a fallu
être très patient hier soir à la patinoire de Mulhouse. Après une heure de
jeu, les deux équipes s'étaient rendu coup pour coup, sans jamais trouver la
faille, les deux gardiens de l'équipe de France se montrant intraitables sur
leur ligne. Mais les Mulhousiens ont su forcer le destin au cours de la
prolongation, Ruokonen n'y mettant que 16 secondes pour inscrire le but décisif.
Cette victoire procure aux Alsaciens un avantage psychologique en vue de la
suite du championnat, même si Grenoble préserve son fauteuil de leader. Ceux
qui s'attendent à des débats très physiques, sans concession, entre deux équipes
qui s'apprécient pourtant, sans rien laisser passer sur la glace, sont servis
d'entrée. Il faut à peine 32 secondes de jeu pour qu'éclate la première échauffourée,
Antonof et Bilbao ayant du mal à être séparés par deux arbitres et prenant
ensuite le chemin de la prison. Le ton est donné, et la suite va être du même
tonneau, le corps arbitral devant souvent intervenir pour des petites fautes le
plus souvent évitables. Mais les pénalités ne perturbent aucune des deux équipes,
car le jeu reste quand même assez approximatif, les acteurs ayant un peu de mal
à se lâcher complètement et quelque crainte face à l'autre gros bras de la
Poule Est. Ce sont les Grenoblois qui exercent une certaine domination, comme
l'attestent les 13 arrêts que doit effectuer Lhenry au cours des 20 premières
minutes, contre seulement cinq à Rolland. Les Mulhousiens sont contraints de
placer des contres, comme Chassard qui tire en plein sur le gardien (10e), alors
que Grenoble construit un peu plus. Antonof est ainsi assez malheureux de tirer
sur le poteau (15e).
Trois
poteaux grenoblois
Le
rythme s'accélère après la première pause et les débats s'équilibrent
nettement. Le HCM est plus agressif et pose à présent des problèmes aux Brûleurs
de Loups. Les actions haut-rhinoises sont beaucoup plus tranchantes, mais
manquent cruellement d'efficacité. Brisard décale par exemple Croz, qui tire
à côté (24e), ou Kazda, dans un angle certes difficile, se heurte à Rolland
(30e). Et quand pendant 1'16'' (un temps très long au hockey) les locaux se
retrouvent à 5 contre 3, ils n'arrivent pas à profiter de cette supériorité,
Brisard ne parvenant pas à rabattre le palet dans la cage dauphinoise (35e).
Segla, à quelques secondes de la fin du second tiers temps, a encore une belle
occasion, mais Rolland reste intraitable, tout comme son vis-à-vis Lhenry. Les
Scorpions reviennent avec la ferme intention de faire la différence, Rolland
devant se multiplier et détourner six palets en à peine deux minutes, soit
presque autant que les 40 précédentes. Si Meunier réplique par un tir sur le
poteau (42e), imité un peu plus tard par Podlaha (46e) il est désormais clair
qu'il n'y a plus le moindre calcul. Les offensives se succèdent de part et
d'autre. La partie est à présent de très haut niveau, et le public pousse les
Scorpions vers l'exploit. Mais rien n'y fait, le dernier geste est toujours trop
approximatif, et aucun but n'est inscrit après une heure de jeu. Il faut donc
en venir aux prolongations de deux fois cinq minutes à 5 contre 5, avec mort
subite. Elle ne dure finalement que 16 secondes, le temps pour Ruokonen
d'ajuster Rolland dans l'axe et d'offrir aux Mulhousiens une victoire de
prestige, ce qui leur permet de revenir à une longueur des Grenoblois.
Marc
Wilb