Pas de quoi rougir
Article Le Bien Public (13 octobre 2003)
A
près Grenoble (défaite 1-3), où tout le monde garde en mémoire le palet du
2-0 de Cilhar que Rolland sauve superbement, cette fois-ci, c'est un autre
gardien, celui de l'équipe de France, et de Mulhouse, Fabrice Lhenry en
personne, qui a tenu en échec l'attaque dijonnaise. Assis, à genoux, et même
sur le dos, tout a souri à ce phénomène. Daniel Maric, entraîneur dijonnais
et ex-international à ce poste a apprécié : « Il a été
exceptionnel. Il a fait gagner l'équipe de France. Si on est en groupe A
aujourd'hui, c'est grâce à lui. Nous, on n'a rien à regretter. Peu d'équipes
de notre niveau ont inquiété autant Mulhouse que ça. Il a tout arrêté, on
l'a bombardé sans succès. En plus, c'est un malin, il pousse la cage quand il
faut, il est vraiment super fort ».
Les statistiques l'attestent : avec 51 tirs à 26 en leur faveur, les
Dijonnais n'ont pas démérité, seulement voilà, même à cinq contre trois
d'entrée de deuxième tiers, les Dugas et autres se sont cassés les dents sur
ce roc nommé Lhenry. Ce nom est revenu tout au long de la soirée, tel un
boomerang. L'entraîneur local martèle : « Quand une formation prend
cinquante tirs, on ne peut pas dire qu'elle soit bonne défensivement. Nous, on
en a pris moins, donc on est meilleur qu'eux. De même, qu'il n'est pas question
de réalisme. Il faut avoir joué pour comprendre. Je le répète, la différence
s'est faite dans les cages. »
Un avenir prometteur
De
leur côté, les visiteurs ont réussi le crime parfait, orchestré par ce
diablotin de Jokinen, auteur du deuxième but. Un rendement qui tranche singulièrement
avec la triplette étrangère côte-d'orienne, composée de Vavroch, Pazak et
Cilhar, étrangement absente en cette occasion. Le tacticien dijonnais a
d'ailleurs tenté de palier à ce manque, en vain : « J'ai changé
les lignes en début de troisième tiers, ça n'a pas été une grosse idée. Je
me suis vite ravisé et on est reparti comme en 14. »
Effectivement, après un bref passage à vide, Dijon s'est ressaisi pour
produire du spectacle jusqu'au gong final avec son courage habituel. Lhenry
rendait d'ailleurs au terme de cette rencontre un vibrant hommage à ces
farouches adversaires : « Ca a été difficile jusqu'au bout, ils
n'ont rien lâché. A 4-0, on pensait gérer tranquillement les dix dernières
minutes, mais on a souffert jusqu'à la dernière seconde. »
Quant à l'entraîneur dijonnais, son bonheur est presque total : « On
a un bon tempo, une équipe soudée, on ne lâche rien et c'est vachement sympa. »
Tout juste regrette-t-il une légère défaillance arbitrale, histoire de râler
un peu juste pour la forme : « On a pris un paquet de coups de coudes
non sanctionnés, c'est la routine habituelle. » Comme d'habitude face aux
poids lourds du Super 16, le CPHD a failli créer la surprise. Reste à
confirmer ce bon état de forme face aux autres formations dites plus faibles,
mais il s'agit encore d'une autre histoire.
Jérôme Roblot
Fabrice Lhenry (gardien de l'équipe de France et de Mulhouse) : « On
voulait se reprendre par rapport à notre cuisante défaite à Villard (1-5).
J'ai eu de la réussite. Il y a des jours, on voit toujours le palet quand il
part, on est au bon endroit. tout roule. Tout s'est bien passé, à part les dix
dernières minutes où je me suis déconcentré. Je fais partie de l'équipe, je
dois faire mon travail sérieusement et prouver à chaque match. »