Victoire référence des Drakkars

 

Article Ouest-France (6 octobre 2003)

Nationale 1 : Caen - Strasbourg (4-3)

En produisant une partie maîtrisée, le HC Caen a bousculé et battu une équipe de Strasbourg jusque-là invaincue. Une victoire en forme de récompense et de reconnaissance pour des Caennais que rien ne semble arrêter depuis trois matches.

« Ça part pas mal. » Essayant de garder son calme et tâchant de ne pas succomber aux sirènes de l'euphorie, l'entraîneur-joueur Rodolphe Garnier ne s'enflamme pas. Le vestiaire adjacent renvoie l'écho d'une belle joie collective. Martial Janil, jeune papa, reçoit les cadeaux pour sa petite Myrtille, alors que Daniel Pérez, vidéaste bénévole, est tout heureux d'éviter de jouer dans le court métrage « Une douche tout habillé. »

Quelques secondes plus tôt, les Drakkars ont levé les bras au gong final. Strasbourg, qui avait sorti son gardien pour jouer son va-tout, s'est cassé le dentier sur la glace. Huit minutes plus tôt, Tuomo Maatta avait figé le score et glacé les ambitions alsaciennes d'un maître-slap rêvé. Un final idéal pour un « match parfait, comme le glisse Garnier, pourtant avare de superlatif, qui confie qu'il « peut être dur, mais aussi cool quand tout va bien. » Samedi soir, c'était le cas. Bien sûr le trop grand nombre de pénalités a causé des sueurs froides au public. Mais le reste fut réussi.

La victoire d'un collectif emmené par des individualités qui se sont fait plaisir. En premier lieu, le gardien Marton : « Bob la muraille qui a fermé la porte » ; Soghomonian, le capitaine qui, au propre comme au figuré, a fait chuter les attaques adverses avec une expérience qui n'a pas de prix. On peut également citer les feux-follets de l'avant comme Feutry et Kaspar très utiles et, bien sûr, Maata qui s'impose dans les bons coups.

Mais il est également délicat de ne pas citer Rodolphe Garnier, auteur des deux premiers buts, et de mises en échec exemplaires. Une de ses plus grosses « boites » déboîta le plexiglas qui doit désormais porter le numéro du pauvre joueur strasbourgeois. « J'ai retrouvé le groupe que j'ai coaché l'an dernier, juge Rodolphe Garnier. Je ne veux pas nous jeter des fleurs mais le travail paye. Ce n'est peut-être pas le match le plus abouti, mais c'est l'aboutissement de deux mois de préparation. C'est une juste récompense pour 22 passionnés de 22 ans de moyenne d'âge. Aujourd'hui on savoure, demain on oublie. »

Dans une semaine justement, c'est un autre match au sommet qui s'annonce à la patinoire municipale. Neuilly-sur-Marne, désormais seule formation invaincue, se frottera à des Drakkars avides d'enchaîner.

Caen-Strasbourg : 4-3 (1-1, 1-1, 2-1). 850 spectateurs environ.

Caen. 6'39 : Garnier (Kaspar, Maata). 28'08 : Garnier. 42'43 : Devin (Garnier, Gomane). 51'55 : Maata. 24 ` de pénalités.

Strasbourg. 3'36 : Hohnadel (Vigneault, Flinck). 37'44 : Himler (Sevcik, Laliberté). 4'46 : Laliberté (Himler, Sevcik). 12' de pénalités.

 

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