Des Scorpions survoltés
Article L'Alsace (6 octobre 2003)
Les
Scorpions de Mulhouse ont retrouvé les joies du succès en atomisant Clermont
(9-2), samedi soir. Un résultat qui satisfait l'entraîneur mulhousien,
Christer Eriksson.
Bien
sûr,
l'adversaire du soir n'était pas Grenoble ou bien Rouen. Bien sûr, que ce soit
qualitativement ou quantitativement, le HC Mulhouse surpassait Clermont dans
tous les domaines. Mais encore fallait-il parvenir à redresser la tête après
la sèche défaite encaissée à Villard-de-Lans. Christer Eriksson allait
pouvoir juger de la force mentale de son groupe. Il les savait orgueilleux, mais
une équipe blessée reste fragile, même à domicile. Il en est sorti
totalement rassuré. Et même si tout n'a pas été parfait, notamment sur le
premier but auvergnat où la défense a montré un grand signe de passivité, le
technicien suédois peut pousser un grand ouf de soulagement dès la fin de la
rencontre : « C'est bien. On est beaucoup mieux que la semaine dernière. »
Avant de revenir sur le début de match tonitruant de son équipe, qui menait
2-0 en moins de neuf minutes : « On est très bien rentré dans la partie. Nous
avions décidé de défendre en les attendant pour éviter de se retrouver en
infériorité numérique sur leurs contre-attaques. Finalement, on se retrouvait
avec de superbes contres. » Des contres que les Scorpions ont parfaitement su
exploiter, notamment en power play. Pas moins de quatre des neuf buts
mulhousiens ont été inscrits alors que Clermont jouait en infériorité numérique.
Pourtant, et c'est bien surprenant, Christer Eriksson avoue ne pas avoir
beaucoup travaillé cette phase de jeu. Peu à l'aise dans cet exercice par le
passé, le HCM a fait une véritable démonstration. Alternant patience, quand
l'équipe de Clermont était bien regroupée autour de Gourdeau, et rapidité
d'exécution comme sur le septième but (de Lilian Prunet) alors que Quintard
venait de rejoindre la prison 13'' plus tôt.
Le
symbole Michou
Que
dire encore du retour de blessure de Jokinen. Auteur de trois lancers décisifs,
il a lourdement pesé dans la balance. Un réalisme qui satisfait Christer
Eriksson, mais : « On ne peut pas se permettre de jouer top compliqué. Il faut
que notre jeu soit simple, sans fantaisie. On manque encore d'automatismes pour
s'autoriser ce genre de choses. Bien sûr, c'est bien d'inscrire neuf buts.
Mais, sur le premier de Clermont, on n'est pas là. On s'est complètement relâché.
Pour le moment, le vrai plaisir est dans le résultat. » Hier soir, Christer
Eriksson a rejoint ses vestiaires avec le sentiment d'avoir accompli quelque
chose de très bon avec son équipe : « On a marqué neuf buts. C'est très bon
pour la confiance. » En témoigne ce but de Bilbao, qui traverse tout le
terrain pour s'en aller aligner le gardien auvergnat. Et, c'est justement tout
ce dont les Scorpions avaient besoin avant leur délicat déplacement à Briançon
: « Ce sera plus difficile, c'est sûr. » Sans oublier que samedi soir, comme
tout un symbole, le mot de la fin sur la glace était revenu à Steve Michou.
Lui, qui a porté les couleurs des Sangliers avant de signer à Mulhouse, s'en
allait, à cinq secondes de la fin de la rencontre, crucifier une dernière fois
Chardon dans une ambiance gigantesque.
M.C.