Colmar : le prix de la glace

 

Article des Dernières Nouvelles d'Alsace (17 septembre 2003)

La Ville a décidé lundi de conclure un contrat d'objectif avec le club des sports de glace : elle apportera une aide couvrant 80 % des montants facturés pour la location de la glace. Un crédit de 76 224 euros est inscrit à cette fin. La production et l'entretien de la glace ont un coût important, a-t-il été souligné. L'Association pour la promotion des sports de glace se doit de répercuter ses charges de fonctionnement sur les usagers de la patinoire pour équilibrer ses comptes. Le club des sports de glace est appelé à payer le coût des prestations fournies par l'exploitant, soit près de 100 000 ?. Un montant que le club ne peut pas supporter tout seul, d'où le contrat d'objectif. Dans le débat, Nicole Hering (Rassemblés) demande pourquoi la ville ne prend pas en charge entièrement les frais de glace, et à combien se monte « l'arriéré des frais de glace ». Laetitia Rabih juge cette façon de faire « discriminatoire ». Pour l'adjoint Struss, qui précise que l'arriéré est de 315 000 ?, « l'association et le club devront trouver une solution. Il ne suffit pas de toujours se tourner vers la Ville ». 

« Nous manquons de moyens »

Gilbert Meyer se défend de toute discrimination. « Les autres clubs mettent du personnel à disposition. Et s'il y a déficit, il faudrait poser la question à ceux qui l'ont laissé s'accumuler pendant des années et des années, et qui ont laissé faire ». De son côté, le club, interrogé hier à la suite de cette délibération, est inquiet. « Si la Ville ne fait pas un effort supplémentaire, nous ne nous en sortirons pas ; nous risquons même de mettre la clé sous la porte ». Depuis la
démission du président général Roland Fuchs et jusqu'à l'AG du 30 septembre, André Haury assure l'intérim de la présidence du club des sports de glace de Colmar. « Je ne poursuivrai pas au-delà, ajoute-t-il. Le club manque de moyens. Il ne peut pas faire de publicité, ni servir de boisson, le bar appartenant à l'association de la patinoire. Les heures de glace coûtent cher. Une équipe de hockey également. C'est un peu pourquoi nous avons décidé de ne pas aligner l'équipe seniors cette saison en championnat de France, tout en conservant toutes les équipes de jeunes ; en revanche, le patinage artistique peut survivre plus aisément. Nous avons demandé aux hockeyeurs de trouver des sponsors. Nous nous battons pour les enfants... » En attendant, alors que les
patineurs se sont régalés le week-end dernier lors du masters, le président de la section hockey, Patrick Koenig, continue à faire confiance à Normand Roy, le coach des Titans, qui avoue : « la plupart des joueurs sont partis. Vivement l'assemblée générale ». Pour davantage de précisions.

Titans décapités

« Nous ne jouons pas cette saison en nationale 3. Mais nous gardons quasiment toutes les équipes de jeunes, certaines en association avec Mulhouse. » Patrick Koenig, garde le moral, alors que le navire CSGC est secoué par la tempête d'un passif se chiffrant à 315 000?. Dédé Haury, le footballeur devenu passionné de patinage, président général intérimaire suite à la démission de M. Fuchs, attend que les hockeyeurs aussi trouvent des solutions, afin de sauver le club. Et Normand Roy, l'entraîneur, toujours en place avec l'emploi-jeune Mikael Tin (il rejoint les espoirs élite de Mulhouse), fait le point. « Renier est
retourné à Strasbourg, d'autres ont signé à Belfort, Gaël Cler est parti à la Roche-sur-Yon. Beaucoup s'interrogent. » Pas d'argent, pas de sport ?

 

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