Xavier Daramy fait le point

 

Article Sud-Ouest (12 septembre 2003)

Il a fait ses classes au Québec, là où le hockey sur glace jouit d'autant de notoriété que le football en France. Pendant cinq ans, il apprend la technique, se forge un physique et gagne en rapidité. « En junior, au cours de ma dernière année, j'ai joué 80 matches dans la saison », précise Xavier Daramy. Pourtant, l'Angloy décide de rentrer en France. Comme au basket aux USA, le palier est souvent trop dur à franchir entre le niveau universitaire et les exigences du hockey professionnel. Il retrouve la patinoire de la Barre, et le quasi anonymat dans lequel continue d'évoluer le hockey sur glace dans l'hexagone. « On se sent un peu le parent pauvre, regrette-t-il. On a bénéficié d'un peu de diffusion après les Jeux Olympiques d'Albertville. Mais, depuis, la télévision ne parle pas assez de nous. L'an dernier, l'équipe de France a été championne du monde du groupe B, et personne ne le sait. La télévision devrait diffuser plus de rencontres, sur le câble par exemple. »

L'Angloy faisait partie du groupe France, et le retrouve cette année, avec à nouveau les championnats du monde qui se profilent au mois d'avril prochain à Prague. Cette fois dans le groupe A, les Bleus affronteront l'Autriche, la Suisse, et le Canada. « Là, ce ne sera pas pareil », confie-t-il. Un défi aussi difficile à relever que celui qui l'attend cette saison avec l'Hormadi Anglet dans le championnat d'Elite. Les Basques ont changé de poule et rencontreront les deux grosses écuries, Rouen et Amiens. « Ce ne sera pas facile de se qualifier, reconnaît le jeune international. C'est une lourde tâche qui nous attend face aux cinq meilleures équipes du championnat. On attaque les play-offs dès ce week-end. »

Reconnaissant

Malgré ces difficultés, Xavier Daramy n'a pas souhaité partir d'Anglet, demeurant insensible aux sollicitations de ses prochains adversaires. Le Basque se sent bien à la Barre. « Je suis très bien ici, insiste-t-il. Même si tout le monde m'a contacté, tant qu'Anglet demeure en Elite, je préfère y rester. De toute façon, en France, on ne peut pas vivre du hockey. » Alors à 21 ans, Xavier Daramy pense déjà à la suite, la tête sur les épaules. Titulaire d'un DUT informatique, il travaille pour le club. La saison dernière, il a ainsi créé le site internet de l'Hormadi. « Anglet fait de gros efforts pour me garder », déclare-t-il reconnaissant. La motivation principale qui le conduirait à partir à Rouen ou Amiens, serait de jouer la Coupe d'Europe. Le Basque reconnaît y penser, mais si départ il y a, ce sera plutôt pour l'étranger, l'Allemagne ou la Suisse, où il retrouvera un engouement pour son sport, semblable à ce qu'il a connu au Québec.

En attendant, c'est pour l'Hormadi qu'il patine, dans le seul club du sud-ouest engagé en Elite. « Le plus dur, ici, ce sont les déplacements. A chaque fois, il faut compter une nuit de bus pour le retour. Je trouve notre équipe meilleure que l'an dernier, on part sur des bases saines, le club fait avec ses moyens. » Vice-championne d'Europe en 2002, finaliste de la Coupe de France 2003, l'Hormadi Anglet veut continuer à conforter son parcours atypique de nouvelles surprises.


Pierre Sabathié

 

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