Lions : espoirs presque perdus
Article du Progrès de Lyon (25 mars 2003).
Le nul concédé par les "Lions", samedi à Charlemagne, face à la Roche sur Yon (6-6) prend des allures de défaites et met pratiquement un terme aux espoirs d'accession en D1 du LHC à moins d'un éventuel repêchage.
Avec six victoires et un nul sur sept journées, les "Lions" ont bien la meilleure équipe des play-off de 2e division. Pourtant, après le nul (6-6) concédé à La Roche sur Yon, samedi à Charlemagne, devant, une nouvelle fois quelques 3000 spectateurs, l'équipe lyonnaise a perdu une place au classement pour la première fois de la phase finale et se retrouve quatrième à un point de Bordeaux et Caen et deux longueurs d'Avignon, de nouveau leader. C'est d'autant plus dommage que Bordeaux s'était incliné à Garges (5-0).
Passer six buts aux Vendéens aurait dû permettre au LHC de gagner mais la défaillance du gardien Marek Raczka a été une carence terrible et finalement lourde de conséquence. Hélas pour le Polonais, seul joueur étranger du club, censé être l'un des points forts de l'équipe, sa performance est le fait du match et reflète en définitive sa saison en demi-teinte. Les chances d'accession en D1 tiennent maintenant à un fil très mince. Le Lyon Hockey Club ne maîtrise pas son destin. Avignon, qui recevra Garges lors de la dernière journée, sera champion en cas de succès. Le LHC ne peut plus, en aucun cas, rattraper les "Castors", en raison notamment d'une différence de buts particulière négative. Seul le premier montera, le deuxième jouera le barrage.
En attendant avec intérêt le résultat entre Caen et Bordeaux, l'objectif de Lyon sera de gagner contre le dernier, l'AC Boulogne-Billancourt le 5 avril lors de la dernière journée à Charlemagne pour au moins se classer 3e dans la perspective d'un éventuel repêchage quelques semaines après la fin du championnat. Finir 2e paraît, aussi, désormais, pratiquement impossible.
Cette situation, tout à fait paradoxale pour le Lyon HC, meilleure équipe des play-off et seulement 4e après avoir terminé 2e du groupe sud en première phase, est la conséquence de la formule de championnat adoptée durant l'été par la commission nationale de hockey sur glace, un changement par rapport au vote de l'Assemblée générale d'Avignon en mai prévoyant à l'origine un double aller-retour pour la 2e partie de compétition comme pour la 1re.
Le rapport du nombre de points acquis entre les clubs depuis le début de saison sur les 21 matches qu'ils ont joué est ainsi bien curieux. Lyon a pris un total de 33 points (16 victoires, 1 nul et 4 défaites). Avignon leader n'a que 32 points (14 V, 4 N, 3 D), Caen compte le même total (15 V, 2 N 4 D) alors que Bordeaux n'a que 30 pts (14 V 2N 5 D).
Cet état des lieux ne semble pas bon pour la promotion du hockey qui, pour séduire un public bien souvent nouveau, a impérativement besoin d'une bonne lisibilité de ses championnats pour être fidélisé. Or la formule de la 2e division, adoptée pour des impératifs avant tout économiques tenant compte de la faiblesse financière des clubs, de D2 en particulier, mais manifestement mal étudiée sur le plan comptable pour ses effets pervers, n'apparaît guère crédible.
Ce nul concédé par les "Lions", contre La Roche sur Yon, ne remet pas en cause le bon parcours général de l'équipe. Ce n'est pas sur les matches de play-off que le LHC a perdu ses chances mais le club doit maintenant amèrement regretter d'avoir perdu uniquement face à des adversaires qui se sont qualifiés pour la D2A. Deux choses sont importantes désormais : gagner contre l'ACBB avec la manière, au moins pour le public fidèle et nombreux et préparer des arguments financiers et administratifs pour répondre favorablement à une éventuelle proposition de repêchage, toujours possible, après que la commission de contrôle de gestion de la FFSG aura étudié la situation de chaque club de D2, montant, ou de la D1 dont on connaît le fragile équilibre.
François Tixier