"Mon groupe est extraordinaire"

 

Article du Bien Public de Dijon (28 février 2003).

Les hockeyeurs dijonnais ont tout donné, sans succès ! Grenoble était tout simplement plus fort (4-8). Le rêve des demi-finales s'est finalement envolé. Quoi de plus logique en somme.

Blessé au genou gauche en fin de saison dernière avec les "Orques" d'Anglet, le franco-canadien, Bob Ouellet (35 ans, 80 sélections en équipe de France) est passé tout naturellement du rôle de capitaine de route à celui de coach. Son expérience aidant, ce coup d'essai est devenu un coup de maître, ses jeunes protégés étant toujours en course pour les demi-finales du championnat de France. Rencontre.

- Avez-vous tiré un trait définitif sur votre carrière de joueur ?

"Il faut que j'y réfléchisse mais les médecins sont d'ores et déjà défavorables à une reprise au plus haut niveau. Quelque fois, on se doit d'être raisonnable et je pense qu'il est plus sérieux d'arrêter."

- En janvier, la machine apparaissait grippée, avec trois défaites lors des trois premières journées de la Coupe Magnus. Que s'est-il passé ?

"À l'extérieur, contrairement à Anglet, on évolue souvent sur de grandes pistes. On a eu du mal à s'y habituer. D'autre part, notre équipe est jeune, il fallait lui laisser du temps. On n'a quasiment pas fait de match de préparation, on n'avait pas trop de repères. Notre préparation a été en quelque sorte la première phase. Ensuite, on a dû encore hausser notre niveau de jeu pour la seconde phase. Cette transition ne se fait pas du jour au lendemain. Aujourd'hui, le groupe évolue normalement et les résultats suivent logiquement."

- On note d'ailleurs un étonnant parcours à domicile, avec une seule défaite concédée face à Rouen (5-6). Comment l'expliquez-vous ?

"Je le répète, contrairement à la plupart des autres patinoires, la nôtre est toute petite. On est plus à l'aise d'entrée de jeu. On peut imposer un gros pressing dès le début ce qui surprend l'adversaire qui est quant à lui un peu perdu compte tenu de l'étroitesse de la glace. En plus, devant nos supporters, on ne baisse jamais les bras."

- Vous venez de battre pour la première fois de la saison, Grenoble, en coupe de France (6-3), alors que les Brûleurs de Loups menaient (0-3), tout ceci est bon pour le moral.

"On a su prendre ce match par le bon bout mais malgré notre nette domination, les Grenoblois, très opportunistes et avec un gardien extraordinaire, étaient devant au score. On ne s'est pas découragés, on a tout donné pour renverser la situation. Une fois encore, notre solidarité l'a emporté."

- Contre Brest (victoire 7-5), le scénario inverse s'est produit, ce qui prouve d'une certaine façon la solidité de votre équipe.

"Le groupe est jeune. Il peut parfois y avoir une petite décompression. On menait tranquillement 6-2 et on s'est relâché dans le troisième tiers. Ceci dit, il ne faut rien enlever à la qualité de cette équipe brestoise, qui vient de battre Amiens et de ramener un nul de Mulhouse. Tout ceci n'est que positif, ce sont de grosses performances."

- Comment envisagez-vous l'avenir ?

"Avec beaucoup de sérénité. Mon groupe est extraordinaire. Ils sont jeunes, pleins de culot mais néanmoins très attentifs. On a vraiment envie de travailler et de progresser ensemble. Ces qualités nous ont permis et nous permettrons de causer encore quelques belles surprises."

- La cerise sur le gâteau pourrait être une qualification pour les demi-finales.

"On ne regarde pas trop le classement. Peut-être un peu plus maintenant, mais on prend chaque match l'un après l'autre. La coupe de France est également une formidable opportunité."

- La victoire de Brest à Amiens (2-5) a-t-elle aiguisé un peu plus vos prétentions dans cette coupe Magnus ?

"Non, car même si nous sommes à deux petits points de cette quatrième place, tout le monde peut battre tout le monde. Dijon va s'imposer à Grenoble (6-5 ap), Villard bat Rouen (3-2 ap). Ce championnat est vraiment intéressant. Derrière les favoris que sont Rouen et Mulhouse, rien n'est acquis."

Propos recueillis par Jérôme Roblot

 

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