Les Scorpions sont les patrons
Article de l'Alsace (17 février 2003).
Après son éclatante victoire acquise à domicile face à Amiens (6-2), le HC Mulhouse s'est emparé des commandes du Super 16 devant Rouen. Rien ne pourra désormais priver les Scorpions de se hisser jusqu'au dernier carré.
"Pour tout vous dire, avant le match, j'avais un peu peur". La rencontre entre Mulhouse et Amiens est terminée depuis un petit quart d'heure et Christer Eriksson respire. Il savoure même. Trois jours après avoir perçu au sein de ses troupes le signe d'un "relâchement inconscient", l'entraîneur mulhousien avoue s'être régalé sur son banc. "Cette fois, mes joueurs m'ont vraiment surpris. Je ne pensais pas possible une telle montée en puissance en si peu de temps. Après Dijon il y avait de quoi craindre cette rencontre".
Le physique, la différence
Après une bonne demi-heure de jeu, alors que le HCM était mené 2-1, il y avait même des raisons d'imaginer une première défaite de la saison. Mais c'était alors sous-estimer les ressources morales de ces Scorpions, décidément jamais aussi dangereux que lorsqu'ils sont en danger. Auteurs d'un troisième tiers-temps ébouriffant, les Mulhousiens sont dans un premier temps parvenus à combler leur retard avant de prendre le large durant les dernières minutes face des Amiénois exténués. "Le physique a fait une bonne partie de la différence, explique Eriksson. Nous étions plus frais en fin de match. Il faut néanmoins être honnête et dire que ce score ne reflète pas vraiment la physionomie des débats. Un 4 à 2 aurait été plus logique. Mais Amiens a pris tous les risques pour revenir". Au final, les Mulhousiens ont donc offert un formidable feu d'artifice à leur public et enrichi leur série d'invincibilité d'une unité. Un vingtième match sans défaite qui permet, de surcroît, au HCM de prendre les rênes du Super 16 avec deux points d'avance sur Rouen, battu pour la deuxième fois en une semaine dans les Alpes.
Un vrai match de playoff
Bien obligé de bouleverser ses lignes suite aux blessures de Bilbao et Wikström, Christer Eriksson peut se targuer d'avoir rapidement réussi sa mayonnaise. Durant le premier tiers-temps, le trident de la troisième ligne Chassard-Bringuet-Larroque a réalisé le gros du travail pour lancer l'équipe sur les bons rails. "Les prestations de Chassard et Bringuet m'ont fait très plaisir, explique Eriksson. Ils ont parfaitement pris leurs responsabilités. Mais en fait, il est impossible de ressortir un ou deux joueurs. Quand on arrive à revenir dans un tel match, c'est grâce au collectif. Nous avons commis très peu d'erreurs, l'équipe est restée compacte en zone neutre et elle s'est créée de nombreuses occasions. C'était, je pense un très bon match de hockey, un vrai match de playoff".
Des playoffs qui se rapprochent à grande vitesse pour des Mulhousiens qui possèdent désormais sept points d'avance sur Anglet et Amiens, à la lutte pour la quatrième et dernière place qualificative. "Je n'ai pas encore fait mes calculs mais il est clair que nous sommes à l'abri. En toute logique nous devrions remplir notre premier objectif, à savoir arriver dans le dernier carré". À cette occasion, le HCM pourrait alors retrouver une certaine équipe... d'Amiens. On vous laisserait alors deviner laquelle des deux équipes a pris un ascendant psychologique ce week-end...
Pierre Chatelus