Rien ne va plus...
Article de l'Est Républicain (12 février 2003).
Désigné président du BHC par intérim, Jean-Pierre Collovald va tout mettre en œuvre pour éviter le dépôt de bilan. En attendant, les joueurs tenteront de sauver les meubles.
BESANÇON. La réunion du dernier comité directeur du Besançon Hockey Club avait des allures de rencontre de la dernière chance. La question du jour était, faut-il ou non déposer purement et simplement le bilan ? Une majorité de sept voix contre trois s'est dégagée pour que le club continue jusqu'à la fin de la saison. Ce qui est d'ailleurs loin d'être gagné. Opposée à la poursuite de l'activité, la trésorière Mme Pascale Rosello a donc démissionné dans la foulée, mais tout en restant au comité directeur (sic). Par ailleurs, Jean-Pierre Collovald était désigné président par intérim. Il est vrai que dans ce genre de situation, on ne se bouscule pas derrière la porte...
Même s'il est soucieux de ne déclencher aucune polémique, de sceller l'union sacrée, Jean-Pierre Collovald n'en demeure pas moins dubitatif sur le sujet : "La situation financière est catastrophique. L'essentiel du déficit, dont nous ne tenons pas à dévoiler la hauteur dans la mesure où les comptes ne sont pas arrêtés, est dû à des retards de cotisations salariales sur la saison passée et à la dette que nous avons vis à vis de nos fournisseurs" avant d'ajouter : "Nous n'avons jamais été informés de quoi que ce soit. Si nous avions eu connaissance plus tôt de la situation, peut-être aurions-nous pu agir différemment".
L'opacité du fonctionnement du BHC apparaît aujourd'hui au grand jour : "Il y a eu un problème de transparence et de communication entre les gens" analyse-t-il.
Pas reluisant
En attendant, le BHC est d'ores et déjà engagé dans une folle course-poursuite. Dès samedi, la commission de contrôle et de gestion de la fédération sera à Besançon pour mettre le nez dans les comptes, se livrer en quelque sorte à un audit et étudier des solutions.
"On doit et on va finir la saison !" lance Jean-Pierre Collovald qui poursuit : "Des négociations sont en cours pour avoir un aménagement dans le temps des aides des collectivités. Mais il n'est pas question de réclamer davantage de subvention". Comme il n'est pas question pour le club-affaire de réinjecter de l'argent qui pourrait être définitivement perdu, ce qui se comprend fort bien. La situation n'a rien de reluisant : "Quoi qu'il arrive, nous protégerons le hockey mineur. Même en cas de dépôt de bilan, ce sera notre priorité" conclut le président par intérim.
Sur un plan purement sportif, les nouvelles sont plus rassurantes. Même s'ils n'ont pas été payés en janvier, les joueurs et l'entraîneur se comportent comme si de rien n'était, préparant avec soin le match contre Clermont samedi. "Nous essayons de nous concentrer sur le hockey, de donner le maximum pour que nous nous maintenions dans le Super 16. Tout en espérant que le club parvienne à se sortir de cette passe délicate. Après tant d'efforts et tant de réussites en quelques années seulement, ce serait cruel de chuter aujourd'hui" commente Alain Pivron avec émotion. Il n'en demeure pas moins que personne, dans l'état actuel des choses, ne peut prédire ce qui arrivera demain.
Frédéric Vial