Grenoble - Anglet

 

Article du Dauphiné Libéré (12 février 2003).

Menés 2-0 à l'issue du premier tiers, les Grenoblois ont cravaché pour revenir à hauteur puis prendre les devants après le temps réglementaire.

LIEU : Grenoble.

ARBITRE : M. Mendlowitcz (assisté de Mr Velay et Mr Fontaine)

SPECTATEURS : 2 450 environ.

PÉNALITÉS : Grenoble 16' (6x2',1x2+2'), Anglet 36' (10x2',1x2'+2',1x2+10').

GRENOBLE : 25'39 Vuoti (Saarinen,Fougère sup. num.), 39'28. Agnel (Elian) sup. num., 47'38. B. Bachelet (Vuoti, Saarinen), 61'51. Podlaha (S. Bachelet, Shevelev).

ANGLET : 15'04 Patard (Maréchal) sup. num., 16'26, Solaux (Dostal) sup. num., 58'16. Maréchal (Dubois).

Des frayeurs, du suspense, un retour inespéré et une mort subite conclue par Podlaha, le dernier match aller a tenu toutes ses promesses hier soir. Et laissé dans la course à la qualification des Brûleurs de loups qui sont passés par tous les états avant de s'imposer. Mais Dieu que ce fut laborieux.

Ils semblaient pourtant partis sur de bonnes bases... Mais le fringant visage affiché d'entrée par les Grenoblois était trompeur, faussé par une suite de pénalités qui leur permettaient de s'installer rapidement dans la zone basque. Filiatrault multipliait les arrêts, Rolland s'ennuyait ferme de l'autre côté mais pas plus Podlaha que Saarinen sur un shoot ouvert ne trouvaient l'ouverture. Incapables de concrétiser ces supériorités cruciales dès lors que l'enjeu s'élève, les Brûleurs de loups se signalaient par intermittence notamment par une puissante transversale de Gachet mais pliaient lorsque, à quatre contre trois, les visiteurs insistaient au rebond pour profiter d'une faille par Patard.

Plus malins au moment de faire fructifier leurs jeux de puissance, les hommes de Robert Ouellet tiraient profit d'un (énorme) surnombre grenoblois pour doubler la mise. Dostal pour la passe inspirée, Solaux, à la finition et de sacrées interrogations à la pause pour des Grenoblois vraiment pas à l'aise à domicile.

Grenoblois approximatifs

Deux buts dans la musette, sanction d'une inefficacité offensive chronique sur leur glace, les Grenoblois n'avaient plus guère le choix des armes. Ils recouvraient leurs esprits sur une supériorité enfin exploitée lorsque Vuoti s'échappait sur l'aile gauche et expédiait le palet entre les jambes de Filiatrault. Une unité de retard au compteur et une pression qui allait en s'accentuant avec l'intégration de Billieras en remplacement d'Antonoff. Mais le jeu collectif isérois souffrait de trop d'approximations pour inquiéter une formation basque solide et attentive en zone neutre. Tant et si bien que les attaquants alpins manquaient d'élan pour lancer leurs offensives et que les passes atterrissaient une fois sur deux en crosse adverse. Une suite d'erreurs effacées heureusement par un petit coup de patte d'Agnel qui glissait sa crosse au milieu d'une forêt de patins pour égaliser à 32 secondes de la deuxième sirène. Un retour au score qui récompensait toutefois plus une volonté qu'un jeu trop souvent hésitant.

Une volonté que mettait parfaitement en exergue le capitaine grenoblois auteur d'un slalom époustouflant au troisième tiers. Benoît Bachelet enrhumait en effet son adversaire direct pour venir du bout du bout de la crosse, placer les siens en tête pour la première fois de la rencontre. Une jolie performance qui, pour autant, ne désarmait pas des Angloys qui résistaient avec brio à une série de pénalités en leur défaveur et allumaient un premier feu dans la zone iséroise en jeu de puissance à huit minutes du terme. Si Rolland gardait la tête froide, il ne pouvait rien à moins de deux minutes de la sirène lorsque Maréchal, laissé bien seul, prenait son bâton pour planter l'estocade. 3-3 après 60' et une nouvelle prolongation au pôle Sud après Dijon.

Mais cette fois, l'arène alpine allait vivre un dénouement somptueux. Car Simon Bachelet jouait des bras pour sortir proprement un palet et servir Podhala sur l'aile gauche. Le Tchèque, peu en vue hier soir, se muait pourtant en héros d'un slap à ras glace puissant qui faisait trembler les filets. Une conclusion heureuse pour un troisième succès de rang Et voilà que Rouen s'avance. Samedi, le Pôle Sud va encore bouillir.

Jean-Benoît Vigny

 

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