Courage, fuyons !

 

Article de l'Est Républicain (5 février 2003).

Entre un président qui démissionne sur la pointe des pieds et des finances à la dérive, Besançon HC traverse une passe difficile. L'opération sauvetage a commencé.

BESANÇON. Depuis quelques jours, le téléphone de Jean-Pierre Brulebois est inaccessible. Du moins pour les journalistes... Dans un courrier adressé aux membres du comité directeur, il a expliqué, en pleine période de crise, qu'il n'avait plus suffisamment de disponibilité, ce qui n'est pas une découverte. Pour résumer, le président du Besançon HC démissionne en catimini. Il est vrai que l'homme n'en est pas à son coup d'essai. Par le passé, il a déjà filé à l'anglaise du PSB (football), de l'ASQP (volley) et de l'OB (rugby).

Même s'il a beaucoup apporté en son temps, Jean-Pierre Brulebois quitte le navire à un moment critique. Les fournisseurs sont au bord de l'exaspération, les échéances ne sont pas tenues. La rumeur voudrait même que le BHC ne puisse plus louer de bus pour se déplacer. Bref, les caisses sont vides !

Dans ce climat délétère, Jean-Pierre Collovald, l'homme qui a redressé une situation délicate avant d'amener le club en première division en 2000-2001 tente de faire le point : "Les explications sont multiples. Les entrées à la patinoire sont le tiers de ce que nous attendions. Contre Gap, nous avons fait 190 payants. Au niveau du club affaires, il y a une trentaine d'adhérents en moins. Quant à la cotisation (763 euros, soit environ 5000 francs) de chaque entreprise, elle n'a pas augmenté depuis cinq ans...".

Gestion collective

Ajoutons à cela que la fédération, qui est sous tutelle du ministère, n'a pas encore respecté ses engagements : "Nous n'avons pas eu de match de l'équipe de France à la patinoire La Fayette comme promis et nous attendons une subvention de 30 500 euros (environ 200 000 francs). Des courriers recommandés sont partis car cette somme est vitale pour nous" poursuit Collovald.

Dans la foulée des déboires de l'ESB (M), certains oiseaux de mauvais augure vont jusqu'à annoncer prématurément un prochain dépôt de bilan. Le départ de Jean-Pierre Brulebois a suscité un électrochoc. Instinctivement, les liens se sont resserrés entre des dirigeants qui n'ont pas forcément l'habitude de tirer dans le même sens. L'heure est à l'union sacrée !

La réunion du comité directeur lundi a entériné cet état de fait : "Pour le moment, nous n'avons pas désigné de président par intérim. Je crois que nous nous acheminons vers une gestion collective jusqu'à la fin de la saison. Aujourd'hui, la priorité, c'est de gérer les finances. Avec les fonds que va nous verser le Conseil Général du Doubs dans les prochains jours, nous allons éviter le pire. J'ai le ferme espoir que nous arrivions à boucler un exercice particulièrement pénible. Le dernier match de championnat est programmé le 4 avril. Il faut tenir jusqu'à cette date !" explique Jean-Pierre Collovald.

Sportivement, la tâche ne s'annonce pas plus aisée. Alain Pivron doit composer avec ses "mercenaires" qui font monter les enchères, sachant que trois victoires sont encore indispensables pour assurer le maintien en Super 16. Quand la "survie" sportive sera acquise, il restera à savoir dans quel état se trouvera alors le BHC sur tous les plans. Quelles décisions prendra par exemple Alain Pivron, lassé, auquel il restera trois ans de contrat en juin prochain ? Mais nous n'en sommes pas encore là...

Frédéric Vial

 

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