Sans attaque, pas de salut

 

Article du Télégramme de Brest (3 février 2003).

Avec la nouvelle défaite concédée samedi soir face aux Brûleurs de Loups grenoblois, les Albatros ont vu s'envoler une bonne partie de leurs illusions quant à une participation aux demi-finales de la coupe Magnus. Il faudrait un miracle.

L'obtention de la cinquième place demeure, par contre, à leur portée. Un seul homme croit dur comme fer au titre : Briec Bounoure, mais... en 2004. Le président brestois a quasiment tiré un trait sur la saison actuelle et prépare déjà activement la suivante. Des contacts seraient déjà bien avancés avec Guillaume Besse, le buteur canadien de Rouen. Samedi soir, on le retrouvait également à l'issue de la rencontre en grande conversation avec Jean-François Bonnard, le défenseur grenoblois, qui clame haut et fort son souhait d'être brestois la saison prochaine.

Menaces de délocalisation

Le dirigeant brestois ne laisse planer aucun doute quant à sa volonté de constituer une équipe "qui balaiera tout sur son passage la saison prochaine. Exit Rouen, Mulhouse, Amiens et les autres". Il y met cependant une condition primordiale : "les subventions accordées par la ville de Brest, les Conseils général et régional, devront être plus conséquentes que celles accordées jusqu'à présent. Tous les autres clubs reçoivent entre 150 000 et 600 000 €. A Brest, on nous alloue 54 000 €, dont nous reversons la quasi-totalité en taxes sur le spectacle".

A quelques jours d'un rendez-vous programmé avec le maire de Brest pour en discuter, Briec Bounoure sort de sa manche un argument massue, à défaut d'être un atout majeur, destiné à convaincre son interlocuteur. "Nous sommes en contact avec d'autres villes, notamment Tours, pour éventuellement délocaliser le club".

Autres temps

Le mentor brestois, qui n'en est pas à son coup d'essai, est passé maître dans l'art de la provocation. "C'est quand même nous qui la faisons tourner cette installation. Qu'en serait-il si nous partions !". Coup de poker ou coup de bluff, le palet est dans le camp de la municipalité (et des Conseils général et régional). On pourra cependant remarquer que le discours tenu par le président brestois en 2003 est aux antipodes de celui dont il saupoudrait les médias il y a peu, se félicitant d'être "le seul club de France et de Navarre à tenir la route sans les subsides accordés par les collectivités locales...". Autres temps, autres mœurs.

Absence de motivation

Les desseins du président sont connus des joueurs brestois. Certains savent déjà qu'ils ne feront plus partie de l'effectif dans deux mois. Ce n'est pas forcément bon pour l'ambiance et la motivation, qui s'en ressentent. Elles expliquent, du moins en partie, les entames de match calamiteuses constatées régulièrement depuis le début de la seconde phase, et encore samedi. "La différence s'est faite en début de partie. L'envie de gagner était du côté de Grenoble. Nous, on voulait mais on n'avait pas la rage, constatait Sylvain Giet. On ne mérite pas d'être dans les quatre premiers". La défense brestoise supporte la comparaison avec les meilleures du championnat, mais en ce qui concerne l'attaque, avec seulement 17 buts en six rencontres, on est loin du compte. Où sont donc les Dubé, Hartogs, Groulx et consorts ?

René Pellen

 

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