Une visite surprise

 

Article de l'Est Républicain (9 janvier 2003).

L'entraîneur national Heikki Leime a rendu visite aux Bisontins. Il leur a commenté le nouveau "mode d'emploi" concernant l'équipe de France.

BESANÇON. La venue d'Heikki Leime est passée inaperçue aux yeux du grand public. La preuve de la confidentialité du hockey. Pourtant, c'est la première fois qu'un entraîneur de l'équipe de France fait étape à Besançon.

Pas seulement une visite de courtoisie pour un homme affable, disponible et surtout ouvert à la discussion : "Je me déplace dans quelques clubs appartenant au Super 16 afin d'expliquer que l'équipe de France n'appartient pas à deux clubs, mais qu'elle est ouverte à tous. Il est crucial de rétablir le dialogue".

Champion de Finlande (1989) avec Turku avant d'émigrer à Rochester (USA), Heikki Leime a débarqué en France comme entraîneur de Caen (5 ans) en 1995. Il entame sa troisième saison à la tête de l'équipe de France avec le même souci d'œuvrer en profondeur : "Le temps du hockey amateur est révolu. Sur tous les plans (budget, installations, préparation, etc...), il faut se comporter comme des professionnels" avant d'ajouter : "Il faudra de la patience et commencer par éduquer les dirigeants à un milieu qu'ils ne connaissent pas forcément".

L'occasion d'évoquer la montée en régime de Besançon : "Ça va presque trop vite pour Alain Pivron ! Il faut savoir se poser, se stabiliser et songer aux infrastructures".

"Vers un championnat ramassé"

Un hockeyeur bisontin international un jour ? Si la question n'est pas à l'ordre du jour, il n'empêche que jamais sans doute les portes n'auront été aussi clairement ouvertes : "Pourquoi pas ? L'équipe nationale a trop longtemps été un club privilégié, un groupe concernant une petite élite. Je ne sais pas si c'est moi qui récolterai les fruits de ces choix, mais je crois que c'est la route à suivre".

Adepte d'un championnat professionnel ramassé (12 clubs), de "règlements 100 % clairs" afin d'obtenir une crédibilité populaire et médiatique, Heikki Leime a également fixé une priorité en direction des jeunes : "Nous perdons trop de jeunes entre 18 et 22 ans qui arrêtent ou évoluent en troisième division. C'est un luxe que nous ne pouvons nous permettre".

En guise de conclusion, l'entraîneur national évoque le prochain championnat du monde B : "Notre objectif est évidemment de remonter dans le groupe A, mais avec la Norvège et l'Italie, ce sera très dur" pour finir pince sans rire : "J'ai remarqué que l'on a tendance en France à se polariser sur les Jeux Olympiques, les championnats du monde n'étant pas une priorité majeure. C'est assez étrange !". Une bizarrerie supplémentaire dans un univers qui n'en manque pas par ailleurs...

Frédéric Vial

 

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