Le CPHD côtoie les étoiles
Article du Bien Public de Dijon (6 janvier 2003).
Le CPHD n'en finit plus de grandir. Ainsi, après une qualification quasi surprise pour le Top 8, cette équipe poursuit doucement mais sûrement son ascension dans le petit monde du hockey en croquant d'entrée de compétition le double champion de France en titre de division 1, Villard, soit le huitième club français de la saison écoulée.
Certes, la partie n'a été des plus facile. Pris de vitesse dès l'entame de match par des attaquants isérois, plus véloces, plus mordant, les Dijonnais ont d'abord balbutié leur hockey, à l'image d'un Franta Neckar étonnamment fébrile notamment sur le deuxième but, et se sont rapidement mis en difficulté. "On a eu du mal à démarrer le match, on n'était pas dedans. En plus, sur les contre attaques, on s'est fait un peu avoir", confesse l'entraîneur bourguignon.
Toutefois, passé ce départ cauchemardesque, les Ducs ont comme à leurs habitudes, relevé la mitaine grâce à d'incroyables ressources morales, valeur immuable qui a permis aux hommes de Daniel Maric de réciter leurs gammes. "Ce qui est bien, c'est qu'on a su réagir. J'avais demandé à mes joueurs de tenter leur chance à la moindre occasion. Ainsi, on a eu un paquet de shoots. Après, on connaissait leur entrée de zone, on savait le boulot qu'il restait à faire."
Gueguen le détonateur, Gentilleau l'exécuteur
Pourtant, la chance n'a pas été au rendez-vous, exception faite du poteau en milieu de deuxième tiers. Aussi, Borzik, auteur de l'égalisation à deux partout, est passé du statut de héros grâce à une pichenette venue d'ailleurs à celui de martyr quelques instants plus tard, lorsqu'il a écopé d'une méconduite pour le match, apparemment très sévère.
Puis, ce fut au tour du portier côte-d'orien, Neckar, de casser sa crosse, comme contre Amiens. Une mésaventure qui a été à l'origine du quatrième but villardien.
Malgré cela, et avec plus que cinq défenseurs disponibles, le CPHD s'est réorganisé, sans s'affoler : "On a eu une bonne mise en place. Mais on connaît Villard. C'est solide. On a fait deux-trois erreurs et on ressort à 2-3. Par la suite, on s'est arraché sur tous les palets. La leçon de la première partie nous a servi. On ne s'est jamais relâché tout en jouant très discipliné. Contrairement à l'an passé, on prend un minimum de prison stupide. C'est aussi un motif de satisfaction."
La victoire vient d'abord récompenser la hargne d'un jeune loup dénommé Gueguen puis, en guise d'apothéose, le formidable numéro de duettiste constitué de Mô et de Gentilleau : "Je pars de notre zone avec le palet. Je décide de le garder. Jérôme est devant moi, j'avais la possibilité de lui faire la passe mais, il se serait retrouvé à un contre deux défenseurs. C'était donc quasiment voué à l'échec. Finalement, je lui passe, à ce moment-là, j'ai vraiment cru qu'il allait tirer car à deux contre deux dans la zone, en général, on ne se pose pas de question, on shoote et là, il me fait une super passe en enrhumant tout le monde, après, j'ai tiré direct. C'est une belle action collective. Je fais mon trou, mais, ce n'est pas une finalité, je bataille dur depuis septembre, ça porte ses fruits."
Le travail paie, c'est une évidence : "C'est vraiment un beau but et là c'est de l'élite, ça fait plaisir de voir jouer mes gars de cette façon." Effectivement, même si tout ne fut pas parfait, on en redemande. Cette équipe-là est terrible !
Jérôme Roblot