Epinal entre deux eaux

 

Article du Bien Public de Dijon (13 décembre 2002).

Eliminés la saison dernière en demi-finales du championnat de France de Division 1 par Dijon (4-3, 1-5), les Spinaliens qui retrouveront leurs bourreaux demain soir en Coupe de France, avaient acquis sur la glace le droit de faire partie de l'aventure Super 16. Cependant, échaudés par une malheureuse expérience en élite au début des années 90, les dirigeants vosgiens à l'instar de leurs homologues strasbourgeois n'ont pas souhaité relever ce défi malgré l'incompréhension, voire la contestation de quelques uns de leurs adversaires. Un choix d'autant plus étonnant quand on sait que des clubs tels que Dunkerque ou Gap au budget nettement moins important ont franchi allégrement le pas. Toutefois, même si cette décision sanctionne d'une certaine manière ce club, passant ainsi du 11e rang national au 18e actuellement, le staff et plus particulièrement son entraîneur, Marciano, ne regrette pas cette frileuse politique : "On a une casserole de quatre cents briques ! C'était trop tôt, il vaut mieux prévoir un retour parmi les grands du hockey l'an prochain ou bien dans deux saisons, le temps que l'on se refasse financièrement afin de présenter une équipe qui tienne la route."

Une "Tchéquie connection"

En conséquence, de nombreux brillants éléments spinaliens sont partis sous d'autres cieux à la fois plus rémunérateurs et surtout plus ambitieux. Ainsi, Chassard s'en est allé gagner ses galons d'international chez le voisin mulhousien, toujours invaincu en championnat. D'autres piliers ont également changé d'air tels Drzik et Vorel, qui ont succombé au charme apparent du challenge bisontin. Enfin, les deux maîtres à jouer de cette formation à savoir le Finlandais Haapassaari et le Tchèque Kadlec ont suivi le mouvement avec succès puisque ce dernier malgré le fiasco doubiste, s'est classé huitième meilleur pointeur de l'élite lors de cette première phase (poule nord) avec 16 points, soit une remarquable performance.

Toutefois, devant cette hémorragie, les Dauphins ne sont pas restés les deux pieds dans le même patin. Aussi, le vétéran Trebaticky, un temps convoité, n'a pas succombé aux sirènes dunkerquoises, préférant demeurer dans les Vosges en compagnie de Mysicka, Regenda et Domin. Côté nouveautés, en dépit d'un porte-monnaie apparemment réduit, les dirigeants n'ont pas fait dans la demi-mesure en consolidant une filière tchèque pourtant déjà conséquente avec les renforts de Ibl, Lukes, Vlcek, Farar tous issus du moule du Sparta Prague. Ce panel cosmopolite étant complété par d'autres anciens que sont les Dehaëne, Ribanelli, Maurice, Papelier, Géhin.

Ajoutez le retour du revanchard Caillou (ex-Amiens) dans les buts, et vous comprendrez que ce recrutement n'aurait pas dépareillé dans le paysage de l'élite actuelle du hockey français.

Jérôme Roblot

 

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