L'ASGT brûle son joker

 

Article de la Nouvelle République (2 décembre 2002).

Très émoussés, les Diables noirs ont été dominé par une formation picarde mieux organisée. Heureusement, dans le même temps, Angers et Dijon ont été battus, ce qui leur laisse leur chance.

ASGTours - Amiens 2-5 (1-2 ; 1-1 ; 0-2).

Arbitres : MM. Menlowictz, Juret et Leszko

1647 spectateurs.

Buts pour Tours : 06'14 Decaens (Konopka) ; 24'59 : Decaens (Desrosiers, Pulscak).

Buts pour Amiens : 04'50 : Mortas (B.Chauvel) ; 18'15 : Dewolf (Mortas) ; 22'05 : F.Brodin (Kulmala) ; 42'12 : Marcos (M.Brodin) ; 47'45 : Bergqvist.

Pénalités pour Tours : 63' (dont 20' à Bohunicky et 10' à Grossi).

Pénalités pour Amiens : 55' (dont 20' à Paillet).

Ennuyeuse plus que catastrophique ! Fort heureusement, la défaite concédée par l'ASGTours, samedi soir à la patinoire, n'a pas de conséquences irréversibles. Car dans le même temps, Angers s'est incliné à Dunkerque (5-2) et Dijon à Rouen (10-3).

Il n'empêche que si les Tourangeaux ont encore de bonnes chances de disputer le play-off, leur situation s'est singulièrement compliquée.

D'une part, parce qu'ils ont brûlé leur dernier joker : il leur faut maintenant impérativement gagner leurs deux derniers matches (réception de Brest mardi soir, déplacement à Besançon samedi).

D'autre part, parce que leur qualification ne dépend plus totalement d'eux : il ne faudrait pas que Dijon, que l'on voit mal s'imposer devant Rouen mardi (sic), aille ensuite gagner à Angers. En effet, à égalité de points, Tours est meilleur qu'Angers mais moins bon que Dijon.

Voilà donc pour les perspectives. Des perspectives qui se sont donc en partie obscurcies, alors que l'horizon paraissait s'être sérieusement dégagé après la victoire tonitruante obtenue à Angers.

Mais justement, on peut se demander si les hommes de Bob Millette, sous pression depuis leurs défaites face à Dijon, n'ont pas payé très cher la débauche d'énergie qu'ils ont dû déployer pour s'imposer en terre angevine ou encore en Coupe de France devant Brest.

Toujours est-il que, face à une équipe d'Amiens remarquablement organisée et s'appuyant sur une dizaine d'internationaux français, ils ont été l'ombre d'eux-mêmes.

Battus, d'entrée de jeu, dans le défi physique, imposé par un adversaire qui préféra prendre les devants (il se souvenait qu'à l'aller l'ASGT lui avait posé d'énormes problèmes), les Tourangeaux ont été dominés dans presque tous les secteurs : organisation collective et plus encore vitesse et précision.

Et puis, ils n'ont pas su exploiter les nombreuses occasions de power-play qui se présentèrent à eux, notamment dans le deuxième tiers (12' de prison pour Amiens, 6' pour Tours). Un deuxième tiers qu'ils se contentèrent d'annuler (1-1) alors que Eizenman eut deux belles occasions de conclure (contré par Mindjimba sur l'une et par le poteau sur l'autre).

Ainsi, au lieu de revenir, voire de prendre l'avantage, l'ASGT dut courir après le score toute la partie. Elle fut remise en selle à deux reprises par un Decaens très combatif (1-2 et 2-3), mais en revanche pas très aidée, cette fois, par son gardien.

Hiadlovsky se montra plutôt malheureux sur trois des cinq buts picards (les deux premiers qui permirent à Amiens de mener 2-1 à l'issue du premier tiers et le quatrième qui plia le match à 4-2 dans le troisième). Ceci, avant qu'un tir ricochet de Bergqvist ne vienne le crucifier définitivement : 5-2.

En l'occurrence, il ne s'agit pas de faire porter le chapeau à ce dernier. Mais chacun sait qu'au hockey le gardien a un rôle déterminant et peut parfois sauver son équipe quand elle est dominée.

Samedi soir, ce ne fut pas le cas.

Gérard Mathieu.

 

La fraîcheur a fait la différence

Antoine Richer (coach d'Amiens) : "On s'attendait à un match avec beaucoup d'engagement physique. De fait, les Tourangeaux ont tout de suite mis la pression, mais on a bien répondu. Même s'il y a eu un peu d'énervement défensivement, au départ. On a montré qu'on sait produire du jeu rapide, mais en même temps qu'on est capables d'organiser et de temporiser quand il le faut. On ne se contente pas d'aller défier l'adversaire en attaque. Notre objectif reste le titre et il va falloir batailler jusqu'au bout pour s'en rapprocher".

Bob Millette (coach de Tours) : "Je n'avais jamais vu Amiens jouer aussi physiquement. Il y a d'ailleurs eu des charges avec la crosse en début de match qui auraient dû être sifflées par l'arbitre. Mais on a été battus par une équipe très bien préparée, qui savait comment on jouait et qui dispose de joueurs bien plus expérimentés. Ceci dit, il faut rester positif. On est encore vivants. Le coup reste jouable pour la poule Magnus. Simplement, il faudra être beaucoup plus sereins mardi contre Brest. Faire en sorte d'avoir récupéré de la fatigue et du stress accumulé ces dernières semaines".

François Gleize (capitaine de Tours) : "C'est évident, la fraîcheur a fait la différence. Pour lutter contre une équipe de ce niveau, il ne fallait pas avoir les jambes lourdes comme c'était le cas après l'énergie qu'on a dû dépenser pour s'arracher de la boue dans les matches précédents. Cela s'est vu dans le jeu : quand ils remontaient la glace, ils nous prenaient constamment de vitesse. On s'est évertués à appliquer notre système de jeu, mais ils l'ont troué. Chapeau à cette équipe d'Amiens qui récite du très beau hockey et nous a planté quatre buts magnifiques. Personnellement, je ne considère pas qu'il y ait eu des mauvais coups. Mais du vrai hockey, comme on aimerait pouvoir en rejouer en étant dans le play-off".

Sébastien Decaens : "La foi était là, mais nous avons trop capitalisé. Ils nous ont bien muselé en attaque mais c'est certain que nous aurions pu faire beaucoup mieux. Individuellement, même si c'est bon, je ne peux être satisfait. La déception liée à la défaite du groupe est bien plus importante. Ce soir, on peut dire que la rondelle a moins tourné de notre côté, cependant, il nous reste encore deux parties".

Jrean-François Jodoin : "Les ajustements que nous avions faits pour contrer leur système de jeu se sont avérés payants en première période. Il ne nous a pas manqué grand chose, on savait qu'il fallait prendre le shoot et aller au rebond pour déranger leur gardien. Je connais personnellement Mindjimba et je sais que parfois il pète un peu les plombs. Mais ensuite, notre jeu a baissé en intensité, en face il y avait une belle équipe, ils ont joué leur match et ça leur a profité. La bonne nouvelle pour nous, c'est que rien n'est encore perdu".

Propos recueillis par Gérard Mathieu et Philippe Roch.

 

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