La force des Bleus
Article de L'Alsace (5 novembre 2002).
Les Français ont commencé hier leur stage à Mulhouse et Belfort par une estimation de leurs capacités physiques. Un passage désormais obligatoire à chaque regroupement de l'équipe de France.
"Nous faisons des tests en début de stage pour évaluer la condition physique des joueurs et leur sérieux dans les clubs". Nano Pourtier, manager général de l'équipe de France de hockey sur glace, plante le décor du début de semaine des Bleus à Mulhouse. En vue du tournoi de l'Euro Ice Hockey Challenge en fin de semaine à Belfort et Mulhouse (lire par ailleurs), les sélectionnés ont effectué une mise en jambes au Centre régional sportif. Après avoir trouvé ses joueurs dans la salle de musculation au "quatrième sous-sol", le sélectionneur de l'équipe de France, Heikki Leime, convient une douzaine de ses gaillards à un échauffement. Un footing dans une salle de quelque 30 m2, un décor surréaliste au milieu des appareils de musculation. Malgré cette scène, le sérieux de l'évaluation n'est pas à remettre en cause. Chaque joueur est convié à donner son maximum sur différents appareils. Heikki Leime n'est pas avare de conseils pour la technique de l'épaulé notamment, geste d'haltérophile, à l'égard d'un bleu, le Mulhousien Guillaume Chassard. Un véritable concours commence alors, à l'épaulé bien sûr, mais également à la poussée, à l'arraché suivi d'une poussée, au développé couché ou encore avec des tractions. La palme revient au puissant Brestois Yven Sadoun. Dans la moyenne supérieure figure le Scorpion Olivier Coqueux, tandis que Fabrice Lhenry profite plus de ses jambes et que Guillaume Chassard découvre. Si Heikki Leime veille au bon déroulement des opérations, il était assisté hier par Jérôme Tschirhart, le préparateur physique de Mulhouse. Arrivé en cours d'exercices, le Haut-Rhinois n'était pas peu fier d'annoncer les performances de "ses" poulains dans l'autre groupe. "Richard Aimonetto est arrivé premier sur 1500 m en moins de cinq minutes et Lilian Prunet a fini troisième". La présence de celui qui a façonné une équipe compétitive en Super 16, sans pour autant occasionner de blessures, profite aux Tricolores aux gestes perfectibles. "Il faut éviter de relever les talons", précise-t-il lors du travail de poussée.
Opérationnels dans cinq ans
Quant à Heikki Leime, il lui semble nécessaire de justifier certains mouvements travaillés, dont celui de l'arraché, encore un geste d'haltérophile. "Si tu n'y arrives pas, c'est que tu n'es pas assez souple", assène-t-il à un de ses pensionnaires tandis que le kinésithérapeute manipule un autre hockeyeur. Cette base de travail n'inquiète en rien Fabrice Lhenry, "trop de musculature me ferait perdre de la vitesse et des réflexes en tant que gardien. Un hockeyeur trop lourd devient également plus lent et moins technique. Dans une équipe, il faut un amalgame, pas seulement des Yven Sadoun, mais également des petits rapides". Si le portier mulhousien a son avis sur la question, Guillaume Chassard prend ses marques. "Je n'ai jamais vraiment travaillé la musculation. Avec l'équipe de France, je suis là pour apprendre sans pression, j'ai tout à gagner. Je découvre avec plaisir. J'étais surpris d'apprendre ma sélection après le match de samedi et je ne pouvais pas demander mieux que ce qui m'arrive en ce moment à Mulhouse. Je ne pensais pas que ça se passerait aussi bien en passant d'Epinal à Mulhouse". Heikki Leime aura apprécié combien son nouvel élève s'est appliqué, qui intègre désormais cette préparation physique dans son métier de hockeyeur. "Le hockey moderne en un contre un affiche un besoin d'être rapide, souple et fort. La Finlande applique cette règle depuis dix ans, alors que nous ne l'avons mise en place que cette année. Si les joueurs travaillent correctement, comme Yven Sadoun qui a bien progressé, ils seront opérationnels dans cinq ans. Pour moi, ces tests en début de stage me permettent d'effectuer un suivi". Tout comme Jérôme Tschirhart à Mulhouse, qui promet de faire travailler les Scorpions, "à la marge de progression énorme", une fois par jour dès la semaine prochaine.
Gilles Legeard
Cinq Mulhousiens en jeu
Ils sont pas moins de cinq mulhousiens à figurer dans le groupe France en ce début de semaine parmi la trentaine de sélectionnés. Les cadres Richard Aimonetto et Fabrice Lhenry sont accompagnés par Olivier Coqueux, Lilian Prunet, deux hommes qui ont déjà porté le maillot de l'équipe de France, ainsi que Guillaume Chassard, qui avait également endossé la tenue tricolore lors des championnats du monde junior en 1997 avec ce dernier. Leur sélection pour les matches officiels de la France à Belfort et Mulhouse en fin de semaine dans le cadre du tournoi de l'European Ice Hockey Challenge - Trophée Olivier Lesieur n'est pas encore arrêtée. En revanche les rencontres sont définies comme suit : à la patinoire olympique de Mulhouse vendredi 20 h 30, France - Italie, samedi 17 h 30, France - Lettonie, dimanche 17 h 30, Lettonie - Italie ; à la patinoire de Belfort, vendredi 20 h 30, Lettonie - Danemark, samedi 17 h 30, Italie - Danemark, dimanche 17 h 30, France - Danemark.