Article du Bien Public de Dijon (4 novembre 2002).

Un millier de supporters, du beau jeu, un suspense d'enfer, ainsi qu'un courage capable de déplacer des montagnes, voilà le cocktail détonant qui permit au CPHD de battre Tours, candidat affiché à la qualification pour la Coupe Magnus.
Un succès qui n'est pas sans rappeler ceux de la coupe de France de la saison passée ou un vent de folie secouait la patinoire. Même si dans ces conditions, il est foncièrement injuste de retenir la performance d'un homme puisque la victoire est avant tout collective, il est toutefois impossible de passer sous silence la fantastique performance du portier dijonnais, Franta Neckar, déjà à l'honneur à Besançon avec 27 tirs stoppés lors du dernier tiers.

Ses coéquipiers, complètement submergés en début de rencontre par des Tourangeaux supersoniques, lui doivent une fière chandelle : "Je me sentais physiquement fatigué mais très bien mentalement. Je viens de passer et de réussir haut la main un examen professionnel et cela m'a totalement libéré" explique Franta.

Le goal dijonnais poursuit avec enthousiasme : "Ils voulaient nous mettre à genoux d'entrée de rencontre. Ils avaient une animation offensive extrêmement vive. Grossi, Eizenman entre autre tournaient comme des avions autour de ma cage. A ce moment-là, nous étions vraiment au fonds du tiroir." Intarissable, il livre la clef du match : "J'ai senti un esprit revanchard des joueurs qui ont ainsi admirablement renversé la tendance. C'est le fait le plus extraordinaire de cette partie. Ma performance est certes pas mauvaise mais depuis le début de saison, j'ai été plusieurs fois en dedans, et les gars m'ont toujours soutenu, c'est aussi grâce à eux."

Effectivement, la volonté collective affichée par les Ducs depuis le début de saison est tout à fait remarquable, véritable ciment de l'édifice Maric. "Notre force c'est le groupe" s'exclame t il d'ailleurs à qui veut bien l'entendre. Il est vrai que face à des armadas telles que celle de Tours, les voies du succès ne sont pas légions.

Par ailleurs, en dépit de l'absence de Smidriak (malade) et d'un Lathinen transparent, les Dijonnais attentifs, et plus compacts avec le palet, ont réussi une partie tactique de tout premier ordre. Certes, quelques sorties de zones sont à améliorer mais l'ensemble à de l'allure. Toutefois, il n'est pas question d'avoir les yeux plus gros que le ventre, ce n'est pas le genre de la maison, Julien Tiphaigne, auteur du deuxième but le sait mieux que quiconque : "Il ne faut pas s'enflammer, si Franta ne nous sort pas la tête de l'eau dans les dix premières minutes, on est mené 2 ou 3-0 et c'est plié. Nous sommes très loin de la qualification sachant que nous avons huit points et qu'il en faut minimum le double pour jouer la Coupe Magnus. Nous n'avons pas changé de statut, nous sommes toujours les outsiders."

Jérôme Roblot

Milan Tekel (défenseur Dijon) - "Quand j'ai vu tout le monde à la patinoire, j'étais vraiment ravi. Cela nous a poussés car physiquement ce fut très difficile, nous avions encore le match de Besançon dans les jambes. Nous avons bien joué défensivement et Franta à fait le reste. Il a été super. Ici, j'ai un plaisir énorme."

Explications - Pourquoi est-ce que l'attaquant tourangeau, Buhonicky, coupable d'une crosse haute sur Albano en fin de premier tiers n'a t il pas écopé de la même sanction que Smidriak face à Amiens auteur d'un geste similaire ? Vue des tribunes cette décision arbitrale semble discutable mais l'arbitre de la rencontre, M.Bourreau, qui était également celui d'Amiens s'explique : "Contrairement à la semaine passée, le coup du Tourangeau n'est pas intentionnel, il s'agit là, d'un fait de jeu involontaire, c'est pour cette raison que j'ai choisi de mettre 2'+2' au lieu de 5'+20'."

Nicolas Bergès - L'ancien attaquant dijonnais, finaliste du championnat de France de D1 la saison passée face à Villard, a trouvé un nouveau club, toujours en D1 à Neuilly-sur-Marne.

Besançon - Mike Galati, l'attaquant bisontin, ancien meilleur buteur du championnat belge est retourné sur les terres de ses exploits après un passage éclair dans le Doubs en s'engageant avec les Chiefs Leuven. D'autre part, Kohvakka, qui était parti au Danemark, puis, à Brest avant de revenir à Besançon, a de nouveau fait ses valises pour la Finlande cette fois-ci. Si bien que l'entraîneur bisontin, Pivron ne dispose plus que de douze joueurs sous ses ordres. Il se murmure fortement qu'il pourrait très prochainement rechausser les patins. Quant au deuxième gardien du début de saison, Risselin, parti depuis, il a déposé ses valises à Cherbourg.

Réaction à l'issue du derby - Alain Pivron (coach Besançon) : "Nous manquons de discipline et de collectif dans notre jeu. Tant que nous jouerons individuellement, nous n'y arriverons pas. En revanche, dès que nous sommes carrés, ça roule mais c'est trop épisodique. En plus nous faisons deux erreurs grossières sur leurs deux premiers buts, ce qui n'arrange évidemment pas les choses. Malgré un beau sursaut d'orgueil dans le troisième tiers, ce soir, nous devons nous avouer vaincus, contre meilleur que nous."

Retour aux articles de novembre 2002