Double visage
Article de L'Est Républicain (30 octobre 2002).
Malgré leur victoire, les Bisontins ont alterné le bon et le moins bon le week-end dernier.
DUNKERQUE. Dans un vestiaire où malgré la victoire l'euphorie était complètement absente, ce fut Alain Pivron qui le premier détendit l'atmosphère le week-end dernier : "Ne faites pas la tête les gars. On a pris deux points et c'est cela l'essentiel." Un avis qui si dans l'ensemble était juste, avait cependant du mal à être accepté par certains équipiers de Julien Aubry lesquels étaient conscients d'être passés par une belle porte.
Quelques minutes plus tard, l'entraîneur bisontin le reconnaissait bien volontiers : "On avait mis au point un schéma tactique qui pendant les deux premiers tiers-temps fonctionna à merveille. Ensuite, les gars n'ont pensé qu'à leurs statistiques personnelles et on a oublié le jeu d'équipe. Résultat : on s'est fait une peur inutile. C'est comme cela depuis le début de saison. Il faut qu'ils se mettent en tête qu'une rencontre dure trois périodes et que la concentration et les consignes sont les mêmes d'un bout à l'autre. Tant qu'ils n'auront pas compris cela, on ira à chaque fois droit de le mur..."
La peur de vaincre
Pourtant, l'entrée avait été idéale avec deux buts marqués alors que le chrono n'avait pas encore effectué deux révolutions. Tissant un rideau défensif très haut qui étouffait dans l'œuf toute velléité offensive locale, les Doubiens étaient maîtres du jeu et personne dans les gradins même les plus optimistes ne voyaient comment les Nordistes allaient se sortir de cette nasse d'autant que les rares actions échouaient sur un Sundström vigilant lequel ne fut trompé que sur un tir de pénalité œuvre de Saint-Amant.
Mais les Nordistes allaient réussir en vingt minutes le plus spectaculaire renversement de situation qui soit. Est-ce la peur de vaincre ou le fait d'avoir cru trop tôt à une large victoire ? Toujours est-il que les Comtois allaient vivre une dernière période cauchemardesque. Et ce, malgré un sixième but inscrit d'entrée par Kubis (1-6). En l'espace de quinze minutes, Haapasaari allait retrouver ses instincts de buteur, l'ex-Spinalien perforant par quatre fois la garde du gardien adverse lequel avait déjà laissé une brèche peu avant suite à un tir de toute beauté signé Boschetti.
Mais heureusement pour eux, en prolongation, les Bisontins ont retrouvé leur vrai visage. Celui à afficher le plus souvent possible.