La méthode Pivron

 

Article du Bien Public de Dijon (15 octobre 2002).

Au fond du trou, il y a trois ans de cela, les Séquanes font désormais partie de l'élite du hockey français. Même si leur entrée dans le Super 16 fut conditionnée à l'obtention d'un prêt bancaire, le résultat est là, voilà une seconde accession en deux ans pour la bande à Pivron. Conforté dans ses fonctions pour cinq années supplémentaires par les dirigeants doubistes, ce dernier n'a pas fait dans la dentelle. L'adage "on ne change pas une équipe qui gagne" ne fait visiblement pas partie de l'idéologie de ce technicien puisque Menard, Loureiro, Kohvakka (parti un temps à Brest), Pohanka et Sibon (qui vient de sa casser la main) sont les uniques survivants de l'équipe 2001-2002.

Dans ce cadre mouvementé, une petite nouveauté est à signaler avec les arrivées des Canadiens, Tremblay (un temps espéré à Dijon) et Favreau.

L'autre école traditionnellement représentée dans le Doubs est celle de l'Est. Outre le défenseur slovaque Duda, Besançon s'est avancé en terrain connu en allant rechercher ses bourreaux de l'an passé en D1 en play-offs, à savoir les trois Spinaliens Vorel, Drzik, et Kadlec. Aux oubliettes le gentlemen agreement (12 étrangers sur 18 joueurs au total), même si Pivron dénonce cette polémique : "Ce genre d'accord est valable quand tout le monde l'accepte. Nous ne sommes pas hors-la-loi. Nous avons trois étrangers (les Canadiens Tremblay, Menard, Favreau), tout le reste de l'effectif est composé d'Européens. Que je sache, ils ont les mêmes droits que les autres."

Un capitaine de 23 ans

Quelques recrues françaises sont venues s'immiscer parmi ce melting-pot dont Aubry, poussé vers la sortie par Eriksson à Mulhouse. Celui-ci profitant d'ailleurs de ce changement d'air pour endosser le brassard de capitaine du haut de ses 23 ans, au nom de l'exemplarité dixit Pivron. Quant à son copain, Dumesnil, formé à Rouen mais stoppé dans sa progression par une grave blessure au genou, il apportera toute son expérience de l'élite.

Ils seront épaulés de l'ex-Castelvirois, Trabichet, et de Billard, qui après une dernière saison décevante ont tout à prouver. En dépit d'un effectif de qualité, l'ensemble apparaît néanmoins restreint ce qui n'inquiète toutefois pas le coach bisontin qui assume pleinement ce choix délibéré : "J'ai d'abord cherché à recruter des combattants. J'ai misé sur le fait que nous ne connaîtrions qu'un minimum de problèmes. C'est la seule façon de procéder pour espérer disputer la deuxième phase.
A plus long terme, pour installer culturellement le hockey à Besançon et éviter de changer sans arrêt de joueurs, nous devons accentuer nos efforts sur la formation. Aujourd'hui, nous avons ce qui se fait de mieux en France en matière de jeunes, mais les meilleurs n'arriveront en équipe première que dans cinq ans. A ce moment-là, j'aurai rempli ma mission."

Jérôme Roblot

 

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